Le rocher des siècles
En un jour Dieu d’amour aurons-nous Ta clémence ?
Et dans le temps passé fallait-il voir ce «mais !...»
Que le charpentier juif exalte en un sommet ?
Au-delà du silence et de toute croyance.
Epopée Ordinaire
Je revois bien souvent l’épopée ordinaire
Des amoureux transis s’embrassant dans le froid
Parfois, pour exister, le cœur en désarroi
Comme on rit au mot « pleur » dans leur abécédaire !
Fulgurances et labyrinthes
Voici que l’on entend un chant visionnaire
La voix du grand Victor aux jours de son exil
Pourfendant le tyran : « viens et meurs ! » lui dit- il,
Magicien du vrai qu’un peuple entier vénère !
Les Chants du Mandylion
J’ai vu la fin des temps où l’agonie emporte,
Princesse du souffrir qu’une sacralité
Immole sur l’autel de notre éternité :
Voyage de toujours d’une pâle cohorte !
Les Sanctuaires Terrestres
Exister d’une mort débouchant sur la Vie,
Quand les clous assassins et le crachat dessus,
Expressions d’un mal qui se produit en sus,
Anéantissent l’Homme en sa dernière envie !
Hallelujah
Te voici bien souffrante au jour de la détresse,
Développant parfois une paranoïa :
Tu méprises ton frère avec maestria,
Quand un conflit larvé se lève sans tendresse !
Maranatha
Mais je ne sais pourquoi, dans cette immense histoire,
Il a fallu qu’un homme acceptât de mourir,
Et saigner aux poignets sans jamais coup férir :
Le cruel châtiment fut bien plus qu’un déboire !
Terre promise
Voici que ma pensée accouche en la nature :
Vient le moment d’automne où l’on voit un sillon
Rejoindre le ciel noir avec son bataillon :
Semailles et labours, ô charnelle ouverture !
Le Royaume
Le voici remettant le Royaume à Son Père ;
Non ! Le Dieu tout-puissant n’a pas souffert en vain,
Depuis l’Egypte antique et les pains sans levain,
Jusqu’au monde parfait qu’un beau jour on espère !
Pensées pour lui-même
J’ai perçu du néant l’improbable salaire ;
Dans l’au-delà des cieux il n’est d’autre élément
Que l’ange aux yeux rieurs éloigné du tourment,
Alors qu’en mon cœur point une ardente colère !
Le Messie
Le Messie apparaît, vient la fin de l’Histoire !
Nos fondements moraux sont judéo-chrétiens,
Si pauvrement croyants et pas vraiment païens.
Ô mort inabolie, où règne ta victoire ?
Apocalypses
Je supporte l’exil, fut-il sans espérance,
Sauf qu’on ne fléchira les genoux et c’est bien,
Devant ces combattants qui ne souhaitent rien,
Hormis nous asservir par la belligérance !
N'as-tu pas un...Seigneur ?
Sens le parfum sublime à mes lèvres impures !
C’est le sonnet final, ainsi que tu le vois :
Le Dieu paisible et doux, en colère parfois,
Comme un père attendri m’a gardé des souillures !
© jeanmarcjon.com