N’ayez pas peur !
C’est Moi, n’ayez pas peur ! Vous les enfants du Père !
J’accorde le Repos à qui cherche la Paix,
Nul besoin d’embellir des egos déjà faits,
Il suffit d’activer ce Salut qu’on espère !
Dans un monde cruel, la déraison prospère,
Semant l’illusion par des rites parfaits,
Les gibets de la Croix paraissent bien surfaits,
Au jour où l’on choisit de vivre sans repère !
Le Bien ne tient debout ici qu’en frémissant,
Du côté de l’Amour, la charité descend,
Nul ne sait si l’effroi n’envahira l’haleine !
Victimes du hasard de la fatalité,
Notre coupe en péril semble désormais pleine !
Serais-je donc fautif d’avoir tant résisté ?
Notre unique Pays
Alors qu’en son exil l’homme chérit la terre,
Notre unique Pays se trouve dans les Cieux,
Loin de ce monde vain, des mots fallacieux
Que suscite à présent le néant délétère !
Avec l’hymne au jouir pour unique critère,
L’être devenu fou se fait prestigieux,
Admettant le conseil de faux religieux
Dont la fougue, autrefois, se voulait salutaire !
En mon cœur éprouvé, le Poète je sens,
Ce Jésus tant maudit aux propos si puissants,
Ô Palestine ardente ! Où se tient le Prophète ?
Mais l’insensé proclame : « Il ne reviendra plus !
L’on se doit de vouloir une vie…imparfaite !
C’est pourquoi profitons sans craindre le reflux ! »
S’en aller confus ?
Malheureux est celui qui se confie en l’homme !
Plutôt errer amer et s’en aller confus,
Que contempler la Croix où tout à coup je fus,
Quand le Sang du Martyr me purifie, en somme !
On n’en peut plus de vivre, il faut donc faire comme !
Le vain comportement inspiré du Refus
De considérer l’autre avec un cœur profus,
Nous amène à revoir le récit de la Pomme !
Ô le culte païen mené par le démon,
Insufflant sa pensée aux voiles d’artimon,
Qui sévit jusqu’au bout chez un humain sans… honte !
Les êtres pleins d’orgueil, au Vrai font leurs adieux,
Sauf que le parcours clos, ils devront rendre compte !
Au Maître des esprits siégeant parmi les Cieux !
Les Pieuses Doctrines
Dans l’âme de chacun se trouvent des latrines ;
Si la vie à tes yeux n’est plus qu’un sombre deuil
Et que l’instant qui passe évolue en écueil,
Ton esprit si passif subira les Doctrines !
Ô je sens l’étendard planté sur vos poitrines !
La Croix glorifiée appartient au cercueil,
Nulle trace d’Amour, de bienveillant Accueil !
L’argent et le pouvoir occupent les vitrines !
Rachetons donc le temps car les jours sont mauvais,
Mais l’Homme loin de Dieu ne peut voir où je vais !
Plutôt le bruit indu des vivats de la foule !
Il semble bien meilleur d’incliner notre front,
Devant l’hymne charnel qui parait et qui roule,
Parmi des gens sans but, quand l’enchantement rompt !
Un seul choix !
Considère la fin et le temps qui te reste !
Car il n’est qu’un seul choix : Ciel ou séjour des morts,
Ce dernier pour tous ceux n’ayant eu de remords :
Pourrez-vous donc, impurs, joindre le lieu céleste ?
Alors si ton constat se révèle funeste,
Il conviendrait que l’âme, esclave des plus forts,
Cherche et trouve un salut qui dépasse le corps,
Ô le Seigneur de gloire à la douceur modeste !
Mais le commun des jours aux passions sans frein
Se charge d’abolir les vérités d’airain :
Vas-tu donc échapper à la noirceur des choses ?
Se fracasse le mythe et l’on souffre en chantant !
Rien de plus séducteur que les apothéoses :
L’esprit du mal triomphe en ces mots qu’on entend !
Un sort paisible ?
Le diable t’a soufflé : veux-tu d’un sort paisible
Jusqu’au bout de tes jours ? Ta réponse fut : oui !
Ne sachant percevoir le mensonge inouï
De l’être si charmant au trait… imperceptible !
Ce discours inconnu te parait peu plausible !
Peut-on joindre le cap d’un Ciel évanoui
Sans L’avoir ici-bas reconnu comme appui ?
Mais alors qui détient le Pouvoir invisible ?
Ton esprit jouissif contemple l’horizon,
Même le corps tressaille en un charnel frisson !
À l’heure où le faciès de notre monde passe !
L’astre se veut soleil, bien distant de l’or bleu !
Faut-il donc un malheur avant l’ultime impasse ?
Pour que l’ombre agonise au Paradis de Dieu !
La Cour des Miracles ?
Compares-tu la Bible à la Cour des Miracles ?
Ce lieu de mendiants où le pauvre affranchi
Semble supérieur au sage réfléchi,
Lorsque le sens du Vrai change de tabernacles !
Alors, me direz-vous, d’où viennent les oracles ?
Qui voudraient que le fort à l’esprit enrichi
Domine le crétin bien souvent avachi ;
Apprends à te servir de l’archet que tu racles !
Ô l’Humain oublieux dans son propos hagard !
Loin du Christ sur la Croix n’ayant plus de regard,
Qui Lui préfère Alice au pays des merveilles !
Faut-il donc adhérer à ce trait si païen ?
Selon les postulats avec lesquels tu veilles,
Soucieux d’un savoir qui n’aboutit à rien !
Austère ?
Négligeant le Chemin, tu suis ton propre rêve ;
L’improbable Salut semble arriver bien tard,
Mais à quelle chimère appartient ton regard ?
Sera-ce le triomphe ou la Place de Grève ?
L’existence chérie où sans cesse l’on crève,
Jugeant, par le moi seul, de déclarer bâtard
Ce vrai Dieu qu’on croit sourd, volontiers fouettard,
Ne peut pas de ce fait proposer une Trêve !
Doux Jésus dans la crèche ainsi qu’on dit parfois,
Allez-vous déchirer les Cieux par Votre voix ?
Quand l’ego peu crédule atteste d’un mystère !
Il ne s’agit donc pas de devenir meilleurs,
Et le propos de Christ ne rend personne austère !
Voulons-nous ardemment rejoindre cet Ailleurs ?
Les Intouchables
Mais que dois-je donc faire ? Invalider ma peine ?
Ô Seigneur d’Israël Tu sors toujours vainqueur,
De ces noirs sentiments qui pourrissent le cœur ;
Convaincs-moi d’obéir sans éprouver de haine !
Ton propos néanmoins évoque la Géhenne,
Mais non comme le mot d’un subtil arnaqueur,
Qui par de faux pouvoirs me rendrait bien moqueur :
Il faut se dépouiller d’une prison certaine !
Dans la souffrance injuste au mystère effrayant,
L’homme sans certitude abdique en s’enfuyant,
Et puis ne dit-il pas : la Charité me couvre !
Vois ce monde joyeux où l’on propose tout !
Qui sans cesse nous mène à ce Mal qu’on entrouvre,
Incapable du Bien et trébuchant debout !
Servitude
Parmi les détritus pieusement tu veilles !
Bidonville moral où l’homme en son grabat
Se vêt d’illusions que la douleur abat,
Négligeant un Salut que jamais tu n’essayes !
Vous estimez peut-être : où sont donc les merveilles
D’un christ poussiéreux figé dans le stabat ?
Cet être inoffensif à l’irréel combat !
Mais sachez néanmoins qu’Il sied à mes oreilles !
Dans notre aveuglement, le moi nous écoutons,
Oubliant cet Ailleurs que l’on trouve à tâtons !
Tu ne peux pas chercher car la raison te couvre !
Passant du Bien au Mal au gré du souvenir,
Par l’humaine lueur qui peu souvent s’entrouvre,
Le sort vertigineux ne peut que survenir !
Rends-moi la Dignité !
Celui qu’Il affranchit est réellement Libre !
Ô Seigneur Tout-Puissant rends-moi la Dignité,
Que le menteur enlève, en toute intégrité,
Asservissant mon corps à l’instable équilibre !
Quand flamboie une femme, à quoi sert le félibre ?
L’homme si prédateur, par son crime agité,
Se sert de la compagne avec avidité,
Alors que celle-là dans son âme ne vibre !
Et puis l’enfant survient, il faut bien aboutir,
À ce maintien charnel, sans pouvoir garantir
Que le pur rejeton ne soit pas un séide !
Le mythe romantique, où gisent les amours,
Depuis l’adolescence a fui ma thébaïde !
Aussi peut-on sourire et chantonner toujours ?
Les piteuses clartés
L’innocence se meut par votre main cruelle
Et l’espérance git au fond d’un entonnoir !
Il fait jour à présent mais l’on s’entête à voir
Les piteuses clartés de sa propre écuelle !
Or il me faut fléchir la praxis mutuelle ,
Cependant sans fracas ou peur de décevoir,
Même si l’on se sert d’un second abreuvoir,
L’étreinte du prochain n’est jamais virtuelle !
Un Prophète inconnu venant des fils de Seth
Domina sur la Croix le Mal qui ne passait,
Et dont le Sort mortel transfigura notre âme !
Le destin ordinaire ainsi m’aura choisi,
Non pour que j’aboutisse à quelque odieux drame,
Mais simplement jouir et redire : « Merci ! »+
Les sempiternelles plaintes
Alors que dans l’orgueil sans cesse tu te plonges,
L’homme et la femme en fait oublient qu’au-dessus d’eux
Se profile un Salut offert à tous les deux !
Préférant la Raison ou le diktat des songes !
Le Mal se mue en Bien par d’odieux mensonges,
Mais la praxis tolère un propos hasardeux
Au moyen de concepts au facies hideux,
Ce qui renforce encor la corde que tu ronges !
Aussi nos propres lois que le Sort n’attendrit
Obligent les egos à mépriser l’Esprit,
Par le cri si plaintif auquel l’âme est sujette !
Or nul n’a le pouvoir de préserver son dû
Même quand l’autre abuse et proprement rejette
Votre idéal de paix lors d’un conflit indu !
De travers
Quand l’homme en ses liens bien souvent recommence,
Alors qu’il ne perçoit plus de frémissement,
Porté par la chimère acquise en un moment,
À se chercher sans cesse, il ne trouve l’Immense !
La commune praxis induit l’accoutumance,
Proposant un salut teinté de dénuement,
Au jour où l’on jouit de cet abattement
Qui mène à des discours emplis de véhémence !
Votre moi personnel se fourvoie en des jeux,
Pour rester honorable au lieu de courageux :
Qu’ils sont beaux ces egos qui n’ont pas de colère !
Puisque l’humanité progresse sans plaisir,
Reproduisant l’erreur tout en croyant bien faire
Nul besoin désormais d’infirmer le désir !
Sors !
Si ton esprit admet la nuit religieuse,
Comme un précieux bien alors qu’elle te ment,
Tu dois ouvrir les yeux et te montrer clément,
Lorsque l’hydre des jours parait prodigieuse !
La charnelle Raison se fait contagieuse !
Que faire de ce Christ que l’on hait gentiment ?
Pour ne pas décevoir par le pur reniement,
Surtout si la praxis est plus élogieuse !
Homme frère ! Suis donc le salvateur Destin,
De Celui qui se meurt avec pour vrai butin,
De nos erreurs le poids, au moyen du Mystère !
Sors seul de ce brouillard ! En suivant la clarté
Qui déjà peut fléchir le passage sur terre !
Même lorsque le mal s’avère répété !
Jouissance ?
L’amour, ce sentiment qu’il faut sans cesse apprendre,
Et dont le vrai chemin semble ignorer les yeux,
Alors que dans l’ébat nul ne parvient aux cieux,
Ne peut faire jouir, s’il ne s’agit d’attendre !
Ô Cupidon pressé, tu génères la cendre !
Que dire de ce mal au trait insidieux
Séduisant le charnel par des mots gracieux ?
Sinon qu’il nous déçoit et conduit à Cassandre !
La science, de fait, se targue de savoir !
Comme si le vécu se lisait par le voir,
Rationalisant nos profondes misères !
Passifs ou bien lutteurs, vous croyez au plaisir !
Prononçant néanmoins des jugements sévères
Et vos rares gaîtés ne peuvent qu’obscurcir !
Jamais las !
J’aperçus du Saint Lieu le contour magnifique,
Ce prodigieux Ciel, bien souvent oublié,
Quand par l’illusion ton cœur parait lié,
Même le diable rit du propos pacifique !
Accuser le prochain, voilà le fait typique !
D’un espace où l’argent se veut affilié
Au pouvoir des discours que l’homme a rallié,
Suivant le droit canon qui semble bénéfique !
Dans le combat dernier, je ne suis jamais las !
Je ne connais ni pleurs, ni le tourment, hélas !
Loin de l’être émotif ne sachant plus qui croire !
On me dit que la Bible appartient au vieillard,
Que l’on ne trouve rien dans ce foutu grimoire,
Au moment où le Vrai se meut dans le brouillard !
Où se trouve ton cœur ?
Dans le commun des jours, l’âme est plus attentive,
Mais face au sort cruel se grimant d’inouï,
Lorsque l’espoir du mieux se trouve évanoui,
Ton for intérieur n’a plus de perspective !
Le propre de chacun relève de l’esquive,
Plutôt que de jouir d’un geste épanoui,
En sortant de ce mal savamment enfoui,
Tu te perds ardemment dans la praxis plaintive !
Vous préférez l’avis de gens fort inconnus,
Même si leur contact nous laisse tristes, nus,
À l’étrange bravoure aux traits visionnaires !
Bien loin de ce Sauveur, plus ou moins ignoré,
Plein d’un calme désir secoué de tonnerres,
L’on se fait incrédule et plus désespéré !
À tous vents !
Rien ne semble tarir le cours de ta pensée !
Même lorsque l’épreuve assaille les vivants,
Pareils à des fétus ballottés à tous vents
Par l’infâme Doctrine ! Et tu n’es pas lassée !
Le moindre de tes mots se mue en odyssée,
Quand les tracas des jours semblent peu motivants,
Contre le flux sournois, point de dogmes fervents,
En ce matin du fuir, te voilà donc pressée !
L’amour prodigieux, patient se peut-il ?
De mes yeux souverains connaitras-tu l’exil ?
Au moment où la peur sans cesse divinise !
Et le feu romantique auparavant si prompt,
Ce mythe bien furtif qui sévit à Venise,
Aujourd’hui disparait en ruinant ton front !
L’orgueil de la vie
En jouant aux ragots, tu prends soin de mon âme !
Le combat radieux procure du plaisir,
Même si l’assaillant veut ainsi m’obscurcir :
Le propre de la lutte est d’attiser la flamme !
Je puis tout supporter, rien ne me semble infâme !
Les propos virulents ou le neutre désir,
À l’heure de la fin, il faudra bien choisir
Entre le vain cadavre et l’esprit qui se pâme !
Le débat ne se pose en termes de raison,
Le fruit rationnel se produit hors saison,
Voire en somatisant cette impasse où nous sommes !
Et puis le fait humain divinise le Beau
Semblant supérieur aux christs que tu dégommes,
Pourtant l’orgueil du vivre appartient au tombeau !
Ce temps qui s’en va
Le salut du prochain, voilà ma poésie !
À quoi me servirait de paraitre clément,
Alors qu’en sa praxis l’autre se tait ou ment ?
Je n’ai que le Sauveur pour seule fantaisie !
Face aux propos divers le monde s’extasie :
L’on veut bien s’agiter contre l’accablement,
Mais avec quelle force ? En un désir charmant ?
Quand le juste plaisir se mue en frénésie !
Chacun est conscient de ce temps qui s’en va,
Mais ne trouve d’issue à ce mal qu’on brava
Depuis les temps anciens jusqu’aux jours où nous sommes !
Le chemin sexuel commence par des jeux !
Il faudrait contenir cet état que tu nommes :
Souvent l’amour se perd en des traits orageux !
Serez-vous donc confus ?
L’homme confond le soir avec la belle aurore !
Mais où donc est passé le glorieux flambeau
Qui jalonnait le Vrai, bien avant le tombeau ?
Ne sachant plus déjà quel idéal te dore !
J’ai vu dans le néant un calme bruit éclore :
Terrestres compagnons, vous ne verrez le Beau !
Qui s’enfuit de vos mains, comme un vol de corbeau :
Même en scrutant le ciel, tous diront : « Pas encore ! »
Que restera-t-il donc des concepts tant fleuris,
Quand l’humeur vaporeuse a déjà tout repris ?
Aux jours où le propos se perd en labyrinthes !
Ô cet élan d’amour que l’on montre parfois !
À travers la grandeur qui conjure les craintes,
Décrétant l’absolu par une sûre voix !
Les illusions perdues
L’habile rhétorique a donc perdu ses charmes !
Dans ton regard songeur, je vois un désarroi,
En mon pays aimé, tu ne peux être roi :
Le Ciel, légiférant, s’est chargé de mes larmes !
Les mots rationnels ne calment les alarmes,
Mais n’a-t-on pas jadis combattu pour l’octroi
De ces droits au respect dont on sent le charroi ?
Le seul diktat de l’oeil conduit souvent aux armes !
L’égoïsme pieux se grime d’absolu,
Éliminant ce Bien qu’on a toujours voulu,
Quand le trait schizoïde atteint son apogée !
Et l’incessant servage où nous gémissons tous,
Par quelque illusion devient loi protégée :
L’on se vêt de science à défaut de mots doux !
Le Bon Combat
J’ai combattu le faux depuis la tendre aurore :
Le mensonge triomphe et j’en ai mal au moi,
Du Bien originel on ne ressent l’émoi,
Quand le religieux croit en ce qu’il ignore !
Et le bon médecin qui bien souvent déplore
Ce mal-être si dur, sans présenter d’effroi,
Car régi par un dogme où Freud est souvent roi,
Ne peut bien sûr guérir voire le débat clore !
Le chapitre de tous se referme à jamais,
Qui nous rendra le Digne inconnu désormais,
Lorsque l’inique brume en notre esprit subsiste ?
Me voici fatigué mais cependant serein,
Les avatars communs demeurent chose triste,
Mais que peut faire autrui loin de son Souverain ?
Les racines du Mal
Contre le Tentateur, l’âme ne se récrie !
À quoi bon discerner les racines du Mal ?
Il suffit de nourrir le besoin animal
Hérité des aïeuls et que l’on s’approprie !
Certains, malgré l’errance, en font une industrie !
La seule pulsion touche au moi maximal,
Surtout quand l’homme émet un propos optimal,
Et puis, pour gérer l’un, voilà la psychiatrie !
Le soleil de l’ego, vous le voulez si vif !
N’en est-il pas de même à l’instant possessif ?
Alors qu’en tous pays, la charité recule !
Face au séjour des morts, tu ris bien, par moment !
Voire au sinistre jour où geint le crépuscule :
S’agit-il de la fin ou du commencement ?
Trouver un refuge
À quoi me servirait un idéal difforme,
Des concepts révolus habités par des peurs ?
Je ne puis recevoir tous les propos trompeurs,
Quand la commune glose aboutit à l’énorme !
Dans le jeu social, point d’évidente norme !
Chacun trouve un refuge à ses propres torpeurs,
Et les mots assassins se parent de vapeurs :
Ô le gazouillis doux qui renvoie au conforme !
Le moi religieux se sert de mots flétris,
Où sont passés alors tous les baisers repris ?
Quand notre Dignité se trouve sans défense !
Pour l’un, il faut bien sûr évoluer serein,
Et l’autre anéantir ce qui vient de l’enfance,
Mais pour tous le Ciel semble apparemment d’airain !
Le Mal anodin
En dépit d’un faciès au départ favorable,
Déjà le dur propos s’élève avec dédain,
Pourquoi procédez-vous au changement soudain
Pour décréter l’inique au goût tant effroyable ?
Et point ne sert vraiment de se perdre en palabre,
Délivre-nous, mon Dieu, du paraitre mondain,
De ce charivari qui devient anodin,
Quand l’égoïste moi se révèle immuable !
Voir prospérer le Bien, ce n’est pas pour ces lieux !
Chacun en sa praxis apparait oublieux :
Le doux soleil des jours se transforme en fournaise !
Les hommes, dans la Nuit, s’entraccusent toujours !
Faut-il donc refroidir par des glaçons la braise ?
Ou comment redresser les injustes amours ?
Assumer
À l’heure de l’ennui, le commun devient faîte,
Et le bel escalier conduit à… l’échafaud !
Le bonheur incertain semble mener en haut :
Devant l’insupportable il faut bien faire fête !
Le rationalisme engendre son prophète,
Lorsque l’illusion se produit à défaut,
Puis soudain disparait comme un vol de gerfaut ,
Car l’homme infatué sourit dans la défaite !
Malgré tous vos efforts, nul n’assume sa croix !
Ce quel que soit le lieu, du plus bas jusqu’aux rois,
Même l’ignoble sort se déguise en colombe !
Et l’inquiet labeur, simple poussière aux vents,
Ce travail jouissif où le désir succombe,
Nous renvoie à l’angoisse et j’ai mal aux vivants !
La pieuse Raison
Les craintes de chacun lui semblent nécessaires,
Et tout s’éteint le soir pour renaitre au matin,
Quand la pente insensible ignore le Destin :
Se déclarer coupable appartient aux misères !
Dans le combat humain, quels sont les adversaires ?
En dehors des egos dont le choc incertain
N’autorise jamais à sortir du crottin :
Toi-même tu ne crois qu’en tes propres viscères !
Mais les constats charnels ne portent en avant !
Peut-on bâtir le juste en proposant du vent ?
Pourquoi toujours broyer l’amer dans ses mâchoires ?
D’un bonheur effectif, nul n’a le sentiment !
Plutôt que d’obéir, on insulte les gloires :
La pieuse Raison n’emmène au firmament !
Babylone
Même si notre Dieu parait sourd sur Son trône,
Ce n’est pas volontiers qu’Il afflige l’humain,
Lui dont le libre arbitre ignore le chemin
Pour aller vers le Christ au lieu de Babylone !
L’accoutumance au Mal, telle un venin qu’on prône,
Quand d’un bonheur confus se vêt le lendemain
Et que l’homme innocent ne maitrise sa main,
Aboutit à l’amer en sortant du neurone !
Or, s’il lui faut encor contenir les assauts,
D’un monde qui s’émeut et finit en morceaux,
Son gosier grand ouvert prendra l’aspect d’un gouffre !
J’ai peur du noir, Seigneur ! Tire-moi des enfers !
Lieux chéris de l’aveugle où sans lumière il souffre :
À quoi sert le vrai culte ? À part briser les fers !
Turpitudes
Alors que le démon intronise la fange,
Le penseur aveuglé se remplit de dédain,
Anéantit le Vrai puis crie au Ciel soudain,
Comme si son propos pouvait infléchir l’Ange !
Un rayon dans la nue et la lumière change !
Mon regard ébloui se révèle anodin,
Il n’est plus de sourire en cet Éden mondain ;
On dirait que la force avec douceur se venge !
Que fais-tu donc, mon fils, sauf d’errer en tout lieu ?
Le Poète impuissant ne peut que dire adieu
Au tumulte sournois que son œil seul discerne !
Ô Seigneur d’Israël, je veux croire à demi,
À ce Christ si lointain qu’aucun homme ne cerne !
Comme ces gens rêveurs qui n’ont jamais dormi !
Seigneur des Armées !
Le rapport social apparait bien perfide ;
Si mes amis s’en vont, qu’importe ! Moi, j’irai !
Extrayant à coup sûr le pur du minerai ;
Les plus forts d’entre nous rejoignent l’Euménide !
Au paradis des maux, il n’est qu’un grand séide,
Ce diable ingénieux dont l’ineffable rai
Caresse les humains en occultant le Vrai,
Ô Seigneur Tout-Puissant, sonde ma thébaïde !
Car les discours pieux se parent de liqueur,
De tous ces miasmes fiers qui pourrissent le cœur,
Préserve nos esprits au-delà de la tombe !
Au début l’on s’attache à suivre les amours !
Or le désir prend fin quand l’être charnel tombe :
Ne sais-tu pas qu’au Ciel, seul le Sublime a cours !
Isis ?
C’est peut-être l’instant où l’on part vers le Père !
Les Cieux vont-ils s’ouvrir à l’heure du trépas ?
Mourir, le savez-vous, aboutit à ne pas,
Sauf qu’au moment fixé, l’Élu ne désespère !
Mais en ce monde creux, tout humain obtempère
Devant l’esprit du mal, naviguant sans compas,
S’invitant au Festin, indigne du Repas !
Prisonnier de lui-même, en dehors du Repère !
Confiant, plein d’espoir, et quel que soit le lieu,
Par-delà ses erreurs, le chrétien aime Dieu,
Isis ou Jésus-Christ ? Scrutons le débat même !
La mort silencieuse approche de ton lit,
Sors donc, si tu le peux, du marasme suprême !
La chimère des jours encore te remplit !
Endormis dans la fange !
Les voilà ces humains endormis dans la fange !
Ô l’attente terrible, avant le Jugement
Occulté dès l’Éden par l’oracle qui ment !
Verront-ils donc un jour la pureté de l’Ange ?
Le véritable fils veut d’un Dieu qui nous change !
Cracher des Te Deum pour calmer le tourment ?
Sans avoir connu Christ, à leur grand détriment ?
Le dogme n’interrompt la sinistre vendange !
Combien de coeurs trompés ignorent Golgotha !
Ne sachant qu’en l’endroit le Maitre rejeta
Tous les péchés induits ! Serait-Il un fantôme ?
Alors que l’homme imbu se complait à punir,
À l’heure où maint savant s’occupent de l’atome,
Bien que pris dans l’errance, ils devront revenir !
Qu’est-ce que la vérité ?
Le discours se fait clair : qu’est-ce que l’imposture ?
Avant de découvrir l’exacte vérité
Que professent les gens en leur indignité,
Il me semble normal de savoir sa nature !
Or chacun se soumet au propos immature ;
Faut-il donc se pourvoir de ses habits d’été ?
En omettant de dire : ô quelle absurdité !
Quand parait le dégoût de l’humain qui sature !
Veux-tu d’un univers aux creuses épaisseurs ?
Ne savez-vous ôter la parure, mes sœurs ?
De ces espoirs déçus qui font le cœur malade !
Néanmoins il se peut que craignant les soufflets,
Ton unique désir se tienne en l’accolade :
La brume sur le lac ne permet de reflets !
Où se trouve l’Amour ?
Le flot doit se soumettre aux méandres du Tibre !
On veut faire le Bien, toujours en ignorant
Que cela nécessite un esprit bien plus grand !
Tu me dis cependant : « Ne suis-je donc pas libre ? »
Chaque être en sa praxis veut un autre équilibre,
Plutôt que de subir le diktat effarant
D’un concept séducteur mais fort inopérant,
Quand le glaive se dresse au-dessus du félibre !
Vous voilà ballottés à tous vents de rumeurs,
Ajoutant votre voix aux trompeuses clameurs
Que la raison adopte, au lieu de rester neutre !
Vient le temps du départ, or l’homme fuit le jour !
Préférant la chimère au facies du pleutre :
Dites-moi, mes amis, où se trouve l’Amour ?
L’Au-Delà
Te voilà prisonnier des rumeurs de la foule !
Loin de ces jours bénis où le Christ révéla
Aux disciples joyeux que l’Espoir était là,
À l’heure du Salut, de ce temps qui s’écoule !
Immergé dans l’ego, ton dieu charmeur roucoule !
Habité d’un vouloir ignorant l’Au-Delà,
Impropre à ce Destin du Maitre que voilà,
Mais crains-tu donc alors que le Rocher s’éboule ?
La Grâce et le Pardon semblent évanouis !
Les trésors de la Bible à jamais enfouis !
Or sais-tu que le Vrai ne tolère la rouille ?
Au Paradis si pur point de religieux !
Préfères-tu Satan et filer ta quenouille ?
Les pouvoirs de ce monde ? Invalidant les Cieux !
Baal ?
Même s’il faut chercher durant des décennies,
Le mystique prétend connaitre en un clin d’œil
La parole d’un christ qui le maintient en deuil,
Quand le religieux se perd en ….litanies !
Ici-bas l’on connait toutes les agonies,
Mais l’on vit chaque jour sans penser à l’écueil :
Il faut se divertir avant le dur cercueil !
Et peut-on dire : « où vais-je ? », alors que Dieu tu nies !
C’est donc l’obéissance ou la rébellion,
Lorsque l’homme passif se bat comme un lion,
Et qu’un destin cruel le pousse vers l’abime !
Pas de privations dans le Vrai de Sa voix !
Nul besoin d’un faux culte à ce Baal sublime
Pour saisir le Divin, comme l’on croit parfois !
Es-tu heureux ?
Dans le parcours d’avant, chacun suivait sa voie,
Alors qu’il ignorait ce Pain que l’on rompit,
Dans des concepts étroits au faciès décrépit,
En un moment où Christ sans discourir pourvoie !
La quête du futur bien souvent nous renvoie
À ces visages clos, si porteurs de dépit,
De faux religieux, de ceux qui sans répit
Prônent un dieu lointain, un jésus qui fourvoie !
Pour les uns il s’agit de côtoyer l’honneur,
D’autres de mettre à jour, parfois avec bonheur,
Le cri de l’Alcyon quand surgit le martyre !
Le sort m’enverra-t-il un désir empêché ?
Heureux de la relique en ce matin du pire !
Subissant une glose au propos desséché !
Un destin choisi ?
Dans les paradis noirs où l’âme se prosterne,
La marque de l’esclave apparait sur ton front,
Mais point l’aube des jours, quand tous tressailleront,
Ainsi que des démons sortis de leur caverne !
Voici les temps mauvais que le sens ne discerne,
Pourrons-nous soutenir l’inévitable affront
De ce destin choisi ? Qui sait si tous vaincront ?
Lorsque le propos choit au rang de baliverne !
Alors que bien souvent tu reviens sur tes pas,
La morale commune aboutit au « ne pas ! »
Faut-il recourir donc à la seule litote ?
Pour joindre le Graal, on se sert des héros,
Oubliant à coup sûr le discours d’Aristote,
Qui parfois ont été de singuliers bourreaux !
Le soleil du désir
Peut-être tu ne crains une mort si lointaine ?
Le soleil du désir apparait bien ardent !
N’appartenons-nous pas à ce fier occident
Où le trouble du soir crée une aube certaine !
L’onde se fait amère à ta propre fontaine !
Et l’Amour éternel ne se veut évident,
Quand il se grime encor d’un faciès décadent,
Ou d’un vrai relatif, à la praxis hautaine !
Verrais-je reverdir les profondes clameurs
D’un peuple assujetti par de folles rumeurs ?
Mais pas infatué de ce monde où nous sommes !
Êtes-vous oublieux quant au sujet du deuil ?
Mais que pourra donc faire un fils d’entre les hommes ?
Si la fin du vécu se transforme en écueil !
Qui peut ?
Profitons des plaisirs, oui ! Mais par quelle force ?
Car le Temps se fait court, la jouissance aussi !
Et le concept serein par le Mal épaissi
Admet des mots douteux à la trompeuse écorce !
Dans la course du vivre il faut bien quelque entorse,
Sinon le Vrai s’égare en ce siècle obscurci,
Pour rejoindre le Ciel, il n’est de raccourci :
La glose devient morne et vous bombez le torse !
Même au moment vital, tu te fais imprudent,
Acceptant cet exil, néanmoins en grondant :
Ta réserve première apparait ridicule !
Au milieu du triomphe on se trouve si seul !
Qui peut donc s’élever jusqu’au destin d’Hercule ?
Lorsque le discours vain nous retient au linceul !
Une part de divin ?
L’humain en son orgueil se veut sans barrière :
L’on croit parfois au Ciel mais alors vaguement,
Il est peut-être un astre adjoint au firmament ?
Mais le corps est premier, l’âme git derrière !
Pour ne pas trop déchoir, suivons la carrière !
Adoptant la Raison d’un oracle qui ment
Avec un œil ouvert si démesurément,
Que nul ne peut jouir de chaque clairière !
Face à l’éternité, l’homme en son cœur se tait,
Parfois se fait moqueur comme s’il redoutait
Les propos salvateurs de notre Ami suprême !
Certes l’ordre moral nous éloigne du vin,
Mais l’on désire, en fait, exister par soi-même
Conférant au seul moi le propre du Divin !
Des ténèbres à la Lumière !
Prendre le Ciel muet pour seul bouc émissaire,
Voilà bien le propos de ces gens corrompus
Qui ne supportent rien en dehors de leur pus,
Encor moins d’obéir à Celui qu’on lacère !
Face aux drames charnels, mon cœur d’enfant se serre !
Il me faut recevoir les sorts interrompus
De ceux qui n’ont été jusqu’à présent repus :
Mieux le mythe fictif que le constat sincère !
À de multiples dieux tendrement nous offrons,
Nos corps surinvestis de leurs propres affronts,
Par des mots violant le peu de conscience !
Croyants, athées, douteurs, tous connaissent la Nuit
Où le verbe se vêt parfois d’insouciance,
Lorsque le Vrai vacille et tristement s’enfuit !
Ecraser l’autre ?
La démonstration d’Esprit et de Puissance,
Voilà le seul propos qui nous sort de l’Erreur !
Quand les mots de sagesse instruisent la fureur,
Que chacun semble avoir malgré sa déférence !
Vois-tu les fondements de ce Mal qu’on encense ?
Lorsque le monde entier se pare de terreur !
Soumis à cette emprise où l’homme accapareur
Se trouve perverti, ne connaissant l’Intense !
Combines et magouille, ou bien corruptions,
Sévissent néanmoins au cœur des nations :
Ô Victor adoré, connais-tu la Sortie ?
Face au temps qui s’en va, parfois vient le remords !
Sauf pour l’être orgueilleux méprisant l’Amnistie :
Il faut broyer les uns afin de les voir morts !
Adieu les traumas !
Aux heures du progrès on git sous les décombres :
Le verre du dédain, tu l’as déjà rempli,
Préférant le mensonge en son sinistre pli
À des Cieux inconnus qui ne sont pourtant sombres !
Viennent bien des malheurs et des crimes sans nombres,
Le propos de jadis se veut inaccompli,
Quand l’option du neutre aboutit au repli
Dans ces trompeurs concepts parmi lesquels tu sombres !
À leur grand détriment, tous aiment les palais,
Sans pour cela quitter leurs âmes de valets !
Soucieux du respect, me voilà sans défense !
Qu’importe ces propos qui m’agressent cent fois,
Car je ne ressens plus les traumas de l’enfance,
Et le fait d’être libre apaise donc ma voix !
Paraitre debout ?
Dans ces moments de doute à l’angoisse profonde,
Vous voilà revêtue au moyen de l’hideux,
En l’espace duquel nous sombrons tous les deux,
Quand le vain désespoir se propage en le monde !
Pour transformer la Nuit en une ombre féconde,
Il faut rendre captifs les propos hasardeux
Que parfois l’être émet sous des traits cafardeux,
Ne sachant que le Vrai dans le malheur abonde !
Brise donc tes liens ! Car l’on pleure toujours,
En raisonnant sans cesse au niveau des amours,
Sempiternel servage où l’âme est en cellule !
À l’heure du départ, tu me dis : « Est-ce tout ? »
Par quelle force agir lorsque le mal pullule ?
Sinon user du droit pour paraitre debout !
Le chemin de l’errance
Parfois, malgré les heurts, la vie est espérance,
Et le soleil commun scintille par moment,
Augure d’une fin ou d’un commencement ?
Quand l’homme en son fumier se grise d’ignorance !
Mais comment s’éloigner du chemin de l’errance ?
Alors que l’être va, malgré son dénuement,
Avec de vains propos issus d’un rudiment,
Célébrant cet instinct qui le vêt de démence !
Le tumulte enchanteur se propage en tout lieu,
La femme et son mari procèdent à l’adieu !
Surgissant de l’abime, un vil doute s’impose !
Ô les mensonges creux couchés contre nos seins,
La praxis raisonnable en perd même sa glose !
Aurait-on méconnu les salvateurs desseins ?
Les craintes chéries
Malgré le dur combat tes yeux portent la Grâce
Qui nous vient par le Christ qu’on insulte ou bénit,
Aux grands jours de l’Exil Son pardon nous unit,
Dans un monde agité dont la figure passe !
Plutôt que revêtir un trésor qu’on amasse,
Sur un compte bancaire où chacun définit
Le niveau de ses gains que la sueur fournit,
Mieux vaudrait mettre un terme à la terrestre nasse !
Et le cumul des biens parait bien hasardeux,
Quand il n’engendre pas un facies hideux
Chez tous ces gens perdus dans de vils labyrinthes !
L’argent et le pouvoir sont des flux bien épais :
Aux propos confiants, vous préférez vos craintes,
Élevant le mal-être au-dessus de la Paix !
Ah ! Ce Moi qui sait !
Devant ton moi qui sait, sans fin tu te prosternes !
Proférant à coup sûr d’iniques jugements,
Lorsque l’ego perd pied face aux événements :
Comment faire, Platon, pour sortir des cavernes ?
Et puis le temps s’enfuit sans que tu ne discernes
La fin de toute chose, au meilleur des tourments,
Le faciès de ce monde enflé de rudiments :
Quand mettrez-vous la Croix dessus les balivernes !
Car la Vie éternelle appartient au profond,
Du bonheur jouissif tu ne verras le fond,
Et le Seigneur vivant te suivra sans relâche !
L’homme religieux propose des :« Ne pas ! »,
Je pense qu’il vaut mieux profiter dans sa tâche,
Que de s’humilier sans cesse à chaque pas !
Déléguer ?
Ô Seigneur si lointain, l’épreuve recommence !
Et je ne vois le Ciel qu’en un rare moment,
Notre commune foi va sans frémissement,
Plongeant chacun de nous dans un désert immense !
Parmi les fils de l’homme il n’est de délivrance !
Peut-on briser la chaine alors que l’autre ment,
Par un propos charmeur et bien obscurément ?
Devant celui qui sait, on fait la révérence !
Si tu ne cherches pas, comment veux-tu trouver ?
Nul gain de se mouvoir, en croyant s’abreuver,
Vers des pros dont les yeux ne distinguent qu’à peine !
Et déléguer son choix aboutit au rougir,
Mais le profil du but requiert d’être sereine,
Sans nier cet espace où le Vrai peut surgir !
Le génie du rationalisme
Le peuple tout entier prononce des murmures !
Les récits douloureux ne sont-ils superflus
Quand le mythe du Vrai ne fonctionne plus ?
Et qu’il vaut mieux errer que changer de parures !
Contre les êtres bons, fourbissez vos armures !
Préférant s’étourdir plutôt que voir l’afflux
De propos salvateurs qualifiés d’intrus :
Du rationalisme, on aime les fumures !
La marque des tyrans s’imprime sur ton front,
Mais vient un âge d’or où tous tressailleront,
Jours où le moi captif quittera l’éphémère !
Bien sûr tu ne crois pas que les Cieux vont s’ouvrir,
Et puis l’homme nouveau ne possède de mère :
L’espoir est avant tout d’oublier le mourir !
L’icône du moi
Tu veux gagner le Ciel, oui ! Mais par quelle force ?
La puissance de Dieu ? La ruse du malin ?
Quand le démon charmeur te propose un… câlin :
Pour le Règne futur il faut bien une amorce !
Car l’individu geint dessous sa propre écorce !
À quoi peut-il prétendre en dehors du déclin ?
Sinon se référer au propos sibyllin
De ceux qui croient savoir le pourquoi de l’Entorse !
Par des mots glorieux, l’on divinise tout !
Alors que la praxis où nul ne tient debout
Ne permet nullement d’invalider la crainte !
La Science, c’est vous ! Or chacun ne peut pas
Fuir l’icône du moi, cette chimère sainte
Qui ligote l’esprit et limite les pas !
Qu’est-ce que la Vérité ?
Malgré le fier destin, le cours du temps s’envole,
Décrétant bien souvent le Bon selon vos yeux,
Même si le discours apparait peu joyeux :
Les sermons les plus durs ressemblent au frivole !
Ô l’impassible ego que le désir affole !
En dehors des ersatz qui jouxtent l’ennuyeux,
Tout le plaisir des sens souffre de gens pieux
Au fantasme éternel et que Satan console !
Au royaume des fous, j’ai connu bien des rois,
Consacrant la Raison par de grands désarrois,
Comme si celle-ci tenait l’or sous ses ailes !
Mais te voilà mené par un propos trompeur :
Même dans le commun, sans arrêt, tu chancelles :
Le grave et l’anodin t’agacent par la peur !
L’insensible pente
Ton bel esprit s’en va par la pente insensible !
Et le vrai du vécu n’est pas toujours charmant ,
Que dire de l’amour, au départ diamant ?
Il te faudrait peut-être aborder l’Invisible !
L’un parait si muet et l’autre inaccessible !
Au fil de la praxis se perd le mot aimant,
Quand il n’épouse pas le miroir déformant,
Autrefois bien naïf et maintenant nuisible !
En votre illusion, vous riiez de plaisir,
Or à présent le ciel ne fait que s’obscurcir !
Et le quotidien éloigne l’espérance !
La constante gaîté ne peut jouxter l’azur !
Ne confondons la joie avec l’exubérance,
Mais nous devons jouir du sentiment impur !
Raison ou Immortalité ?
En ces lieux d’ici-bas, l’âme souvent se noie !
Or il faut bien choisir : chenille ou papillons ?
Quitter ce moi si fier qui te tient en haillons,
Mais on veut plus l’honneur que la profonde joie !
Ô le sort hasardeux d’un destin qui flamboie !
Quand les mots éclatants confinent aux bâillons,
L’imperceptible fer sous lequel nous geignons
Ne permet de dissoudre un mirage sans voie !
Par le rationnel, vous noyez le plaisir !
Et maudissez la Foi même tout à loisir,
Au moyen d’un concept qui renvoie au frivole !
Mais au jour du partir, prend fin la vanité !
En dépit des efforts, votre gloire s’envole,
Car la science crève, en l’Immortalité !
Croire en ce qui nous dévore ?
Dans ce savoir abscons, n’as-tu mal aux chimères ?
Du brouillard social, rien ne s’évanouit,
Le terrestre pouvoir jamais n’épanouit ,
À quoi vont te servir les gloses éphémères !
Pourquoi toujours citer ces phrases tant amères ?
Que bien souvent la honte au profond reproduit,
Par des mots sibyllins où le mal s’enfouit :
Les grands concepts du Vrai demeurent si sommaires !
Vous priez l’Homme Dieu plus de cent fois par an !
Divinisant le croire au moyen d’un carcan,
Mais tout ce qu’on vénère à présent nous dévore !
Du mal-être sournois, l’on perçoit bien les cris !
Avant le crépuscule on voit déjà l’aurore
Sauf que chacun procède au bal sur ses débris !
À demi-voix
Dans le quotidien, chacun lave le linge
De ceux qui, semble-t-il, souffrent dans leur tripot,
Et le moi, de son trône, estime le cahot,
En feignant d’oublier qu’il se comporte en singe !
Où vas-tu donc alors ? Sans te poser : « d’où vins-je ? »
Se faire, en tâtonnant, l’inconscient suppôt
D’une vile lumière où l’être est en dépôt,
En ces lieux d’ici-bas, quel que soit le syringe !
Néanmoins le réel décrète à demi-voix
Ces très justes avis que l’on entend parfois,
Dans les instants si purs du feu crépusculaire !
Le propos d’un dieu mort renvoie à l’inconnu,
Mais notre été commun se veut caniculaire,
Même quand l’idéal apparait saugrenu !
La coupe des regrets
La coupe des regrets semble désormais pleine !
Faut-il donc découvrir un second univers ?
Les regards sont-ils las ou bien alors ouverts ?
Le crépuscule vient et l’on y voit à peine !
Terre de Megiddo, voilà l’unique plaine !
Ton glaive de justice illumine mon vers,
Combat de tous les temps aux présages divers,
Quand la flèche du sort ne présente d’empenne !
Les portes du Destin se ferment à jamais,
À quel souffle va-t-on s’abreuver désormais,
Quand l’éternel murmure invalide la Grâce ?
Veux-tu donc l’Effectif ? Le mensonge subtil ?
Les concepts décevants d’un siècle qu’on embrasse ?
La terrestre épopée aboutit à l’Exil !
L’incessante manie
Dans ce Ciel inconnu que nul regard ne sonde,
Il nous est un vrai Dieu dont le faciès ardent
Abolit nos torpeurs, bien loin du bruit grondant
Que propose le siècle en son erreur profonde !
Au jour de l’apostat, la Grâce surabonde !
Même si le chaos continue au-dedans :
Tu sais, l’immense Bien peut sortir du chiendent,
Mais il faut s’alanguir pour jaillir de l’immonde !
Au moindre petit cri, le bon Maitre répond !
Mais peut-on recevoir ce qui nous correspond,
Simplement avec foi, bien loin des litanies ?
Homme religieux, dans l’ascèse tu dors !
L’incessante prière appartient aux manies,
Or nul ne peut quérir le Christ par ses efforts !
Les cris superflus
Notre seule espérance : une bonne retraite !
Même si ce moment se revêt d’ingénu !
Dans cet Eldorado serons-nous le pied nu,
Ou bien alors empreints d’une flamme secrète ?
Ô ces êtres pensifs à la pensée abstraite !
Que sert-il d’exister, mais sans avoir connu
Tout l’Amour d’un Sauveur à distance tenu,
Quand un poignant Destin l’incertitude affrète !
Vous aimez cependant quelques concepts fleuris,
Mais ce monde jaloux a déjà tout repris,
À creuser le mystère on se perd en murmures !
Tu souffres le tourment face au propos si vain !
Les fleurs du rire amer paraissent déjà mûres
Et la belle praxis ne renvoie au Divin !
Le discours de l’orgueil
Amis, que ferez-vous en cette aube lointaine ?
Quand le soleil ardent quittera l’univers,
Vos yeux ne suffiront pour voir les cieux ouverts !
Et tout effort moral ne sauve qu’à grand-peine !
La vision du Ciel se révèle incertaine,
Mais souvent vous voyez un Ailleurs dans mes vers,
Le Verbe lumineux n’apparait de travers,
Pourtant de mon esquif, je ne suis capitaine !
Le discours de l’orgueil aboutit aux adieux !
N’êtes-vous pas toujours proprement anxieux ?
Chérissant un ego qui conforte les rêves !
Demeure le vécu que l’autre n’attendrit,
Alors sous le servage ingénument tu crèves !
Où finit le réel lorsqu’on manque d’Esprit ?
Le credo commun
De l’amour romantique on n’entend plus la lyre !
Était-ce vraiment l’autre en un instant connu,
Ou cet ersatz primaire à présent saugrenu !
La grâce en sa beauté bien tristement soupire !
Le fait de la douleur attribue un collyre,
Mais le credo commun te laisse triste et nu,
Alors que le mensonge, en un temps retenu,
Joint la confusion et parfois le délire !
Et les esprits sournois hantent les vieux manoirs,
Mais les brillants concepts partout deviennent noirs !
Le propre du fétide appartient à tout homme !
Dans le progrès si pur, tous se montrent ardents,
Or des propos indus, nul ne connait la somme !
Ou souvent acquiesce en grinçant de ses dents !
Avec quelle force ?
Voilà le vrai du vivre et vos yeux sont si mornes !
Suffira-t-il toujours de regarder en haut,
D’épouser des concepts qui jouxtent l’échafaud :
À quoi te servirait un bon vouloir sans bornes !
Où se tournent tes pas, quand l’autre tu flagornes ?
Nul ne peut fuir l’erreur, le violent cahot
Et la séduction se transforme en crapaud :
Les désirs de chacun sont rarement bicornes !
La volonté de tous se cantonne au souhait,
Quand on génère un mal que bien souvent l’on hait !
Malheureux sommes-nous devant ce grand divorce !
Le cursus schizoïde aboutit au repli :
Réformer toute chose, oui ! Mais par quelle force ?
Et le noble propos demeure inaccompli !
Où trouver l’ouverture ?
Ton âme se plaisait dans la belle aventure !
Et l’on disait : « Pourquoi ce discours bien muet,
Avec un encéphale où rien ne remuait ? »
Aux spéculations, je ne vois de clôture !
Le cerveau des penseurs se grime d’immature !
Que faire donc d’un Christ que chacun conspuait ?
Même si son propos n’est jamais désuet :
Au paradis du mal, où trouver l’ouverture !
Dans vos ennuis sereins, le Vrai vous oubliez !
Sans penser un instant que vos cœurs sont liés,
Par le vain processus hérité de nos pères !
Innés ou bien acquis, voilà le faux débat !
Tous ces sages concepts auxquels tu n’obtempères :
Faut-il donc recourir à ce qui nous abat ?
La triste vallée
Tu cherches un endroit pour ton âme troublée !
Dans notre dur Exil, chacun souffre à son tour,
Que sert-il donc alors d’introniser l’amour ?
Car il n’est pas d’issue en la triste vallée !
À ce charmant destin, qui t’a donc acculée ?
En général le faux débute par l’humour
Et pour se prémunir advient le calembour :
Tu n’auras pu prévoir l’ardente giboulée !
Où se trouve ce Dieu que vous avez omis ?
Que faire d’un Propos fuyant le compromis ?
Et de l’Ailleurs fictif à la lumière éparse !
Honneur aux meurtriers ! Vive les oppresseurs !
Te voilà consacrant le délire et la farce :
Tout pouvoir en ce monde appartient aux censeurs !
Nul ne connait le Lieu !
Parmi les fils de l’homme, il n’est plus de sagesse !
Je ne suis qu’un pécheur, racheté par la Foi,
Mais un fautif quand même, en dehors de la Loi,
Lorsque l’amour de Christ incessamment me presse !
Et l’humaine praxis qui manque de souplesse,
Alors qu’on s’entraccuse en ignorant pourquoi,
Bien loin de ce Trésor que l’on ne trouve en soi :
Que faire d’une vie où périt l’allégresse ?
Qu’importe le sujet, l’avis moral git là !
Punissant le coupable en méprisant cela,
Puisque le goût du vrai faussement te fascine !
Comment trouver l’Issue ? Au moyen du bon dieu ?
Abandonner le triste, avec l’ombre voisine ?
Du Passage réel, nul ne connait le Lieu !
Mais enfin !
À la praxis terrestre, on ne voit aucune aile,
Et le sursis branlant qui t’a déjà vaincu,
Toi le vain discoureur au funeste vécu,
Ne pourra donc t’ouvrir à la Vie éternelle !
Et la fuite des jours apparait bien cruelle,
À l’heure où le progrès, avec son fort accu,
T’aura de fait séduit au moyen de l’écu :
Il faut bien quelque argent pour croire à sa chapelle !
Sans cesse l’œil convoite et vous voilà voleurs
De l’intimité pure, engendrant des malheurs :
Inévitablement l’on recourt à la triche !
Consacrer le désir, mais enfin ! Ce n’est rien !
D’ailleurs à ce jeu dur, l’insensé devient riche,
Je dirais même mieux : le désordre, c’est bien !
Ah ! Partager !
Face au cursus commun, chacun a sa pensée :
L’homme qui se dit libre aboutit au néant,
Qu’est-il donc advenu du propos bienséant ?
Et l’âme où rien ne luit, apparait bien froissée !
Mieux vaut s’entretenir de sa propre odyssée,
Que de chercher le Vrai qui ne se veut béant,
Échanger, c’est très bien et le cas échéant
Succède au vain partage une angoisse insensée !
Vous paraissez enclins aux livides sueurs,
Le bruit que fait vos voix éteint toutes lueurs
Et le moi sans attache en arrive à Cybèle !
À bas le Créateur ! Ô la création !
Et puis prosternons-nous devant l’aube nouvelle !
Mais enfin, laissez donc le veule Amphictyon !
Bien dans ta peau ?
Aurais-tu confondu la toile avec l’ébauche ?
Ton propos glapissant me laisse bien songeur :
Tu te déclares libre et bien souvent….jugeur !
Alors que le savoir te rend, ma foi, si….gauche !
Sur le Bien et le Mal, l’homme souvent chevauche !
Quand l’avide propos devient bien saccageur,
Et que le mot indu se révèle majeur :
Il s’agit de l’ego ! Ne parlons de débauche !
« Vive la médecine ! », Et vous aviez raison !
Mais contre le mal-être on n’a pas de poison,
Alors, bien dans ta peau ? Cherchant à faire comme ?
Veux-tu donc d’un ersatz ou d’un réel plaisir ?
Le ver resplendissant, à défaut de la pomme ?
D’un Ciel tant décrié, je ne peux t’obscurcir !
La Fuite
L’homme si loin de Dieu bien vainement proteste,
Devant ces profiteurs qui n’ont plus rien d’humain :
Mais enfin ! Ne sais-tu qu’en un proche demain,
Tu peux être celui qui fait comme le reste !
Pour son seul intérêt, chacun se fait si preste !
Il faut vite jouir, même en un tournemain,
Plutôt que de chercher l’improbable Chemin
Que seuls des idiots détiennent sans conteste !
Et puis, me direz-vous, je dois penser aux miens,
Pour éviter bien sûr qu’ils ne soient bohémiens,
Alors que le Christ dit : « Viens avec Moi de suite !
Donc nul ne peut sortir du désastre inouï,
Du Système chéri, qui consacre la fuite !
D’ailleurs par quelle force ? Avec l’Évanoui ?
L’emprise du malin
Le monde en son entier apparait sous l’emprise
D’un malin si rusé que nul ne le perçoit :
« Comment ! Mais je suis libre ! Et rien ne me déçoit ! »
Ah bon ! Je ne savais, excusez ma méprise !
Mais quand même, il me semble, au vu de ma surprise,
Qu’il doit bien exister ce mythe que l’on voit,
Lorsque le Bien promis immanquablement choit :
Hypocrite ou rêveur, vous voilà sans maitrise !
L’on aime bien le Jour, un peu plus que la Nuit,
Et le joyeux marasme, où même l’ombre luit,
Abaisse le réel dessous toute apparence !
Votre esprit spacieux connait bien les douleurs,
Mais prisonnier du moi, vous niez l’Espérance !
Et toute âme qui sait ne peut vivre l’Ailleurs !
Jocaste ?
L’existence serait proprement misérable !
C’est le propos courant, le mal semble si prompt,
Et puis l’on n’aperçoit nul rayon sur le front :
Mais enfin ! Je ne vois, ici, rien d’exécrable !
Certes, l’esprit humain parait bien incurable,
Et l’on ne sait encor si les hommes vaincront ?
Quand viendra le moment où les Cieux s’ouvriront :
Oh ! Je sais : le Déni parait plus favorable !
À quoi bon résister, quand tout va de travers ?
Nul ne détient le Vrai, même en son propre vers :
Composer ? Infléchir ? Croire en sa propre caste ?
L’on ne sent de lumière à travers les barreaux,
Et l’inceste moral aboutit à Jocaste,
Quand les héros d’un jour deviennent des bourreaux !
Le Poison sirupeux
Comme un dieu suffisant, tu ris de tes audaces :
Pris à son propre piège, on chante l’aria !
Oubliant que le Verbe, à présent paria,
Fut victime d’un mot qui relève des Daces !
Adopter la Raison ou les plaisirs fugaces,
Voilà bien le seul choix, hors l’Ave Maria,
Et même ton avis, bien souvent, varia :
Face au mal permanent, il n’est d’esprits sagaces !
Supporterez-vous donc le masque trop étroit ?
Que confère un savoir qui fuit par maint endroit,
En suivant le conseil hérité de vos pères !
Dormez paisiblement ! Au lieu de méditer !
Un Poison sirupeux vous prive de repères !
Il faut couvrir le Faux, mais sans l’ingurgiter !
Délivrance ou cilice ?
Alors que le dédain apparait à son faîte,
Chaque être en sa praxis cautionne la Nuit :
Il faut bien décréter et faire un peu de bruit,
Quand le propre flambeau ne parvient à la Fête !
À vouloir s’élever en modeste prophète,
Perpétuellement, alors que l’on détruit
Ce peu d’aménité dont nul n’a l’usufruit,
On ne peut que jouir d’une âme contrefaite !
Dans le for personnel, l’on voit mourir nos rois,
Peut-être en adoptant le signe de la croix :
Délivrance ou fardeau ? Que le vrai Dieu m’assiste !
Le moi rationnel se fait silencieux !
Préfères-tu mourir en suivant le laxiste ?
Quand même ! Oser nier l’existence des Cieux !
À chacun son….martyre !
Entouré de bouffons, le démagogue triche,
Ne parlant que du peuple, alors qu’il veut l’argent,
Remplir son propre ventre en usant de la gent,
Mais au jeu compassé, l’homme ne devient riche !
Le fort en son fumier veut agrandir sa niche !
Ne détient-il pas seul le mot intelligent ?
Appliquant sur l’esprit un remède astringent :
Il faut bien soulager le crétin qui pleurniche !
Tu cherches donc le Bien, dans ton petit chapeau !
Mais dans l’ombre commune, il n’est plus de drapeau,
T’élevant comme un prince en son vil habitacle !
Porté par son martyre, on nie un Seigneur fort !
Que dire donc alors du permanent Spectacle :
« Ce n’est pas moi ! C’est lui ! », Que vive l’inconfort !
Incrédulité
Sur des flots mensongers, le grand Vaisseau chavire,
Qu’importe les saisons, le goût du Vrai s’enfuit,
Plutôt que méditer, chacun propose un bruit :
En ce monde incrédule, il n’est plus de Navire !
Devant l’inéluctable, on applique un collyre,
Cautère sur du bois ? Propos où rien ne luit ?
Malheur à l’homme droit que l’ignorant poursuit !
Volonté d’un instant que l’irrespect déchire !
Face à la vérité, l’on se montre anguleux !
Combien j’aimais sécher les pleurs de tes yeux bleus,
Quand ta charmante main caressait mon épaule !
Mais l’accusation où tous sont conviés,
Au nom d’une Science éparse comme un saule,
Nous saisit au collet par des mots déviés !
À celui qui vaincra !
Combien de prédateurs, pris la main dans le piège,
Crient encore au scandale et nient farouchement
Leurs délits coutumiers dont ils sont l’excrément :
Ah ! Qu’il fait bon mentir, quand le droit vous assiège !
Mais comment abolir cet éternel manège ?
Au moment où chacun se vêt élégamment
De ce pus bien infect que l’on hait tendrement !
Sinon en invoquant les mânes du saint siège !
Je ne puis, ô Seigneur ! Te suivre dès ces jours :
Il me faut bien avant, enterrer mes discours !
Et puis je dois aux miens une aide nécessaire !
Or pour le vrai Chemin qui mène jusqu’au Ciel,
Le Christ dit : « Tout de suite ! », Il est seul Émissaire,
Pour nous montrer le Père, au Verbe essentiel !
Ah ! L’amour du Monde !
Il faut bien aux humains une douce aventure :
Votre dieu, c’est vous-même, avec Freud pour appui,
Séduit par des concepts aussi sombres que lui :
Cependant nul ne doit ignorer la Clôture !
Car nos communes lois que l’être dénature,
Au moyen du mensonge en son si bel étui,
Ne garantissent plus le respect aujourd’hui,
Puisque par le propos s’invite la Capture !
Dans ce monde pervers, le noir se veut meilleur
Que le Salut offert, même au plus magouilleur :
« J’aime ce monde affreux et son ombre charnelle ! »
Malheureux est celui qui vit dans le passé !
Au lieu de s’en remettre à l’Instance éternelle,
Nostalgique d’un temps qui le tient courroucé !
Le rire convulsif
Mais malheureux es-tu ! Vouloir toucher ce monde !
Qui chérira toujours ce Mal béotien,
Même ses excréments, aussi le va-et-vient
De ces concepts fleuris qui sortent de l’immonde !
Et puis chacun agit par sa propre faconde :
L’intarissable moi prend ce qui lui convient,
Mirage ? Illusion ? Dis-moi ce qui te tient !
Pourras-tu donc sortir de cette Nuit qui gronde ?
Certains ont adopté le rire convulsif,
Mais le chef apparent se fait surtout pensif,
Tous impuissants à fuir un grand Mal qu’on vénère !
Faute de vision, et bien crève l’ardeur !
Mais où donc est passé le trait bimillénaire
D’un Christ Pantocrator bien loin de la tiédeur ?
Au milieu d’eux !
Il fut bien dans le Temps quelques vagues tonnerres :
Napoléon, Hitler, ou cet ersatz sans fond
Qui malheureusement ne crève le plafond :
Je ne vois, dans tes yeux, les traits visionnaires !
Au lieu du seul vrai Dieu, ton ego tu vénères :
C’est normal ! Et d’ailleurs, tous les êtres le font !
Tu n’avais pas choisi le destin où tous vont,
La Géhenne et le Ciel ne se veulent ternaires !
En enfer, on balance, au nom d’un dogme saint,
Bien de paisibles gens, en un tour trop succinct,
Sauf qu’au siècle présent, Rome n’ose le dire !
Que feront-ils alors de ces spectres hideux :
L’Éternité, la Mort et ce Mal qui n’expire ?
Quand le Christ en fantôme attend au milieu d’eux !
Vers un nouvel Ailleurs !
Jésus, dans la Lumière, et chacun dans son antre !
Vos yeux impénitents, du matin jusqu’au soir,
Ne font que convoiter à la place de voir,
Et le diable malin vous tape sur le ventre !
Des bribes d’empathie et pas de secours entre !
On agite le Bon avec un encensoir,
Mais au jour du partir, nul ne vous dit : « bonsoir ! »,
Privé de tout support, que faut-il faire ? Diantre !
Ainsi nous voilà nus et le froid nous atteint,
Il n’est plus de projets quand le rêve s’éteint
Et rien ne sert d’aller vers la praxis austère !
Les propos rigoureux paraissent les meilleurs !
Sauf qu’ils closent le frais en tuant le Mystère :
Doit-on alors vibrer pour un nouvel Ailleurs !
Vêtus de….peaux de bêtes !
L’homme frappé d’orgueil se vêt de ….peaux de bêtes !
Regarde fixement ceux qu’il ne comprend pas,
Se fiant à son moi, déterminant son pas,
Grâce à une Science où ne sont les Poètes !
Car mal dans votre peau, si bien fermé vous êtes !
Je sais bien qu’il est dur de vivre sans compas,
D’émettre des propos quand survient le trépas :
La mort évidemment ne fait pas de courbettes !
Se perpétue ainsi le paisible charnier
Que chacun reproduit parce que prisonnier
De ce Diktat des yeux qui sur rien ne débouche !
Il vaut mieux se fier à son petit chapeau,
Que d’arborer le Vrai comme unique drapeau :
Mais enfin ! Sortez donc de votre praxis louche !
Loyal mais….fourbe !
Le verbe se fait dur, la praxis trop étroite !
Certes, l’on veut bien croire en un azur plus bleu,
Mais pas à ce jésus qui renvoie au bon dieu,
Puisqu’il ne détient pas le mensonge en sa droite !
Tu sais : l’homme se sert de quelque phrase adroite,
D’un propos si subtil que l’autre perd l’enjeu
De son propre vouloir et renonce à son vœu
De joie et de bonheur : nul ne sort de sa boite !
Car, très souvent, chacun dissimule ou bien ment
J’aurais compris ce trait qui ne se veut dément :
Il fallait t’exclamer : « Je suis loyal mais….fourbe ! »
Mieux vaut se conférer à l’écueil inconnu !
« Je ne crois qu’au visible et je tiens à ma bourbe »,
Qu’obéir à Celui qui n’est pas revenu !
Les yeux humides
Ô générations ! Déjà vous voilà mortes !
Le combat militant, dans tous les horizons,
Ne permet plus beaucoup d’inverser les saisons,
Mais qui donc ouvrira les salvatrices portes ?
La permanente plainte évolue en cohortes !
Quel séducteur couffin gentiment nous cousons,
Quand le rationnel jouxte les pâmoisons ?
Un idéal défunt, sans le savoir, tu portes !
Mais où sont donc passés les concepts inouïs,
Les Graals sépulcraux bien vite évanouis ?
Lorsque les yeux, si secs, deviennent cieux humides
En scrutant le futur, l’on toise le néant,
Élevez vos praxis comme des pyramides !
Sauf qu’aux temps de l’Amour, je ne vois qu’un Géant !
La praxis sévère
Devant le nu des jours, l’on se vêt de doctrine !
Mais face à l’infini, point n’est besoin de lois !
Apollon tant charmeur, je ne sens ton carquois,
Peux-tu dès lors, Poète, investir la colline ?
Où verrons-nous s’enfuir l’aurore cristalline ?
Il suffit de déchoir par un propos narquois,
Pour que le rêve indu conduise aux désarrois
Au fiel accoutumé, te voilà bien encline !
La promesse de paix s’efface par degrés,
Et les espoirs si vifs semblent décolorés :
Dans les propos communs, je ne vois que misère !
Et chacun participe en y mêlant son bruit,
Le Fumier arrogant aboutit au sévère !
N’avons-nous donc pas tort d’accaparer la Nuit ?
Le Fruit ou la Racine ?
L’idéalisme seul mène à la solitude !
Même si le brouillard se lève par moments !
Dans tes yeux obscurcis, point de rayonnements,
Et ton propos abscons ignore l’amplitude !
Où donc se trouve alors la belle quiétude ?
Promise par certains dans leurs aveuglements ;
Au Paradis du Vrai, je ne vois de tourments,
Tous ces espoirs fictifs que le malheur élude !
Au plus fort de l’Épreuve, on perd souvent la voix !
Le mot se fait profond mais bien vain toutefois :
Que donnerait l’Humain pour ne perdre son âme !
À ces enfants si purs, il nous faut revenir !
Le Royaume des Cieux nécessite une flamme :
Faut-il frapper le Fruit ou la Base punir ?
Ennui ?
Tu penses détenir tous les défauts du monde !
Et ce destin fatal où tu geins aujourd’hui
N’est en fait qu’un bonheur qui t’aura longtemps fui !
Quand le fait du conjoint se fait rare et n’abonde !
Il t’a juste séduite avec une faconde,
Mais l’amour si rapide aboutit à l’ennui,
Et la suite des jours semble agacer autrui,
Lorsque la passion se trouve moribonde !
Tu ne manques jamais de sentiments pieux !
Or chacun peut déchoir du panthéon des dieux,
Après l’aube charmante, advient le crépuscule !
Le bien-être fervent va parfois sans raison,
Ô ce moi jouissif qui parait puis recule !
Que faudra-t-il alors pour changer l’horizon ?
Chacun suit sa propre voie !
Chacun suit son chemin pavé de fantaisie !
Il faut bien sublimer le désespoir profond,
Sonder un idéal sans connaitre le fond,
Divinisant le vers appelé Poésie !
L’homme se fait censeur par une fin choisie,
Comme s’il détenait ce pouvoir moribond,
Que confère l’orgueil, quand le seul moi confond
La jouissance ardente avec la frénésie !
Au sommeil incertain succède le réveil !
Le paradis du rêve ignore le vermeil :
À quoi bon le désir s’il faut frémir à peine !
Tu ne peux qu’occulter ce que Dieu révéla,
Même si l’on y tend, comment changer d’haleine ?
Mais ne te sens coupable en cherchant ce bien là !
L’ego qui…saigne !
Ô Seigneur Trois Fois Saint, le puissant te dédaigne !
Et rien ne vient troubler le très hautain regard
Qu’il porte sur autrui malgré son grand retard :
À sa seule boussole, il définit son règne !
Rempli d’aveuglement, le voilà porte-enseigne !
L’argent et le pouvoir font qu’il déploie un dard,
Qu’il soit impétueux ou simplement froussard,
Mais de toute façon son ego profond saigne !
Or le propice mot parfois devient fatal,
Et la coupe de bois n’appartient au cristal :
Aurait-il confondu la gloire avec la vie ?
Tout tourne autour de vous, se réduit à vos pas !
Et l’ombre n’est jamais par la clarté suivie :
Le moi rationnel craint aussi le trépas !
Je ne prendrai ta chaine !
Il n’est de vision dans ta propre paupière !
Oh ! Certes le vouloir de peaufiner l’étroit,
De mépriser autrui, mais alors de quel droit ?
Ta culpabilité te rend comme la pierre !
Or peux-tu t’abstenir de tailler en croupière,
En usant d’un ego qui se révèle adroit,
Les valeureux conseils portés à mon endroit ?
Non ! Bien évidemment, il te faut la soupière !
Tu as connu l’honneur, le fait religieux,
Autrefois absolu, maintenant dans les cieux,
Je déclare aujourd’hui : nul ne prendra ta chaine !
Pour toi Freud et Lacan, tous les deux éperdus
De mirages fictifs, apparemment sans haine,
Mais aux moments retors, les voilà bien rendus !
Voir avec son… trouble ?
Ton récit douloureux ressort de la ravine !
Mais pourquoi le vécu t’a conduit jusqu’au mur ?
Et le temps ordinaire est devenu si dur ?
Ton fameux idéal hardiment se débine !
Le présent se fait drame et ta face bovine !
Quand le futur charmant à priori si mûr
Aboutit au regret dans un grand clair-obscur :
Ne sens-tu pas alors ce néant qu’on devine ?
Tous se servent des yeux pour connaitre le mal,
Il faut évaluer, ce qui semble normal !
Cependant peut-on voir en dépit de son… trouble ?
Car tout imaginaire introduit des carcans !
La névrose du moi constamment nous dédouble,
Quand le petit débris se transforme en volcans !
Le mal-être commun
Le mal-être commun qui frappe sans relâche
Ne permet nullement de soutenir vos pas :
Quoi ! N’êtes-vous plus rois, face au cuisant trépas ?
Lorsque l’ombre des jours vient obscurcir la tâche !
Et la confuse voix tristement vous attache,
Par ces liens chéris déguisés en appas !
Pourquoi donc s’obstiner à vivre sans compas ?
Ingérer au profond ce poison qu’on recrache ?
Nul ne peut abolir les regards importuns
Que l’autre nous décoche à titre de parfums,
Signes de convoitise ou de haine profonde !
Mais pour l’aveuglement, il faut un peu de bruit,
Et la clameur ne va qu’en déchirant le monde,
Puisque les chefs pieux idolâtrent la Nuit !
Un Mal…tragique ?
Face au destin commun, tu choisis l’aventure :
« En dehors du jouir, voici j’oublierai tout ! »
Mais le fictif peut-il nous maintenir debout ?
Quand le réel, hélas, divague sans clôture !
Avec peu de douleur, le mal-être torture !
Il est vrai, doucement, ce qui fait son atout,
Dès nos premiers instants et ceci jusqu’au bout :
La chaine imperceptible ignore la rupture !
Ce n’est pas moi ! C’est lui ! Et chacun en veut plus !
Le fait de réclamer assourdit l’angélus
Et l’homme sans espoir n’appartient à lui-même !
Cela semble tragique ! Or le Bon sort du Mal !
Et le moi défaillant nous emmène au Suprême :
Il faut que le grain meurt pour le blé maximal !
Le Dédale obscur
Crois-tu que le Seigneur ne possède d’épée ?
Ce minable jésus retenu promptement
Dans le Dédale obscur de vos cœurs, un moment,
Ou bien enseveli dans la….Cassiopée !
Chacun irait sans but, en quête d’épopée,
Le respect malmené par des gens diffamant
Ce peu d’aménité que l’on hait gentiment :
Et le crachin constant te laisse bien trempée !
Mais comment verraient-ils le Ciel au-dessus d’eux ?
Ces hommes agités qui sont bien souvent deux,
Proposant leur errance au lieu d’une victoire !
Écraser le prochain ? Il le faut ! Tu le dois !
« Mais je ne puis quitter ce si beau promontoire !
Quand de sublimes gueux passent entre mes doigts ! »
Procédons à l’adieu !
Ô l’éclat du savoir dont le rayon vous leurre !
Dans la pente commune, il n’est pas de vermeil,
Pourquoi donc s’obstiner à quérir un soleil ?
Alors que l’idéal au grand jamais n’affleure !
Le bon vouloir fléchit et l’être souvent pleure !
Comment abandonner un séduisant sommeil,
Aux jours où l’on subit un désastre pareil ?
Suffit-il d’obéir à la Praxis majeure ?
Aurais-tu confondu l’azur avec le noir ?
Admets donc que l’Aurore arrive aussi le Soir,
Et que le Bien, parfois, jaillit de la souffrance !
Peut-être que le bruit se déchaine en tout lieu
Et que la servitude interdit l’espérance :
Cependant je te dis : « procédons à l’adieu ! ».
Tout-puissant ?
Vous êtes tout-puissant ? Et bien j’en suis fort aise !
La bouche vous ouvrez, du matin jusqu’au soir,
Contemplant votre ego dans un commun miroir,
Plutôt que de chercher une issue au Malaise !
Ô ces moi révoltés que le démon apaise !
L’existence serait comme un grand pourrissoir,
Dramatique parfois, selon votre crachoir :
Il est sûr que c’est faux ! Nul ne connait sa braise !
En criant au martyre, en fait vous oubliez
Que l’impie et le saint sont bien souvent liés :
L’indétrônable Mal pieusement s’avance !
Entre Ciel et ragots, il n’est de réel mur !
Et même le serment connait l’inobservance :
Tu ne pourras rien faire en dehors de…. l’obscur !
Vous serez donc des….dieux !
Vous voilà bien instruits, oh la la ! Quelle affaire !
Et puis l’on veut la thèse, ô quelle absurdité,
Parachevant son ciel, mais sans autorité !
Au moyen d’un serment que l’on peut contrefaire !
La seule connaissance où le savant s’enferre
Ne permet nullement la moindre probité,
Et jamais ne guérit de la fragilité :
L’aveuglement chéri est le mal qu’on préfère !
Sous un facies doux, l’on cache un moi railleur !
N’ayant pu mettre fin à sa propre douleur :
Quel paisible trauma gentiment vous domine !
Par la glose insondable, on veut monter aux cieux !
En s’efforçant toujours de faire bonne mine,
Et de vouloir paraitre en fait de petits dieux !
Les idoles en carton
Vos propos sont bien vieux et multiséculaires :
« Ce n’est pas moi ! C’est lui ! » Le moi souvent menteur
Accuse son prochain d’être le géniteur
De ces conflits indus qui se font bipolaires !
Mieux : pris d’un saint transport, certains, dans leurs galères,
Livrent au patient un sermon prédateur,
Au nom de ce bala qui serait salvateur,
Un dieu nec plus ultra, horreurs crépusculaires !
Et il vaut mieux prier une idole en cartons,
Plutôt que de chercher l’Éternel à tâtons :
Tu tiens du diabolos ou bien alors du Maitre !
Perclus de bon vouloir, le mal vous fait horreur,
Mais mus par votre orgueil, vous ne pouvez admettre,
L’existence d’un Christ qui règne sans fureur !
Perclus d’enchantement
Le moi rationnel ne possède d’entrailles,
Et ne permet jamais de sortir du brouillard !
Excuse-moi, cher Freud, on t’adore en vieillard,
Mais où se tient ton âme, après tant de batailles !
Élever le savoir au moyen de murailles,
Voilà bien le propos lénifiant, fuyard,
De ceux qui n’ont compris le sens du corbillard :
Vous craignez de mourir ? Mais alors vos trouvailles ?
« Vive la connaissance ! » Or vous ne savez pas
Comment évoluer en vivant pas à pas,
Sans agresser autrui par la belle ignorance !
Perclus d’enchantement, l’on est mal dans sa peau !
Puisque la cécité vous prive d’Espérance,
Il faut bien procéder selon son oripeau !
Un juste Chiendent
Le méandre du Temps s’écoule comme un fleuve :
Pourra-t-on inverser le courant aujourd’hui,
Alors que le bonheur a depuis longtemps fui ?
Je n’entends nulle voix dans le feu de l’épreuve !
Le concept mortifère auquel chacun s’abreuve
Ne permet nullement de trouver un appui,
Surtout s’il se cantonne au niveau de l’étui :
De ce bas monde obscur, te voilà donc bien veuve !
Sur la pente des jours, je ne vois de soleil !
Qu’est-il donc advenu de ce propos vermeil
Qui d’ailleurs consistait à se griser d’un rêve ?
Ah ! la Science ultime au vol toujours ardent,
Mais porteuse d’un mal qui très souvent nous crève !
Amenant le fidèle à un juste Chiendent !
La Charité morose
Au Vrai, vous préférez la Charité morose,
Or le moi, fait mystique, appartient au charnel,
En cherchant les honneurs, l’on se croit éternel,
Et le fumier humain ne contient quelque chose !
Par d’incessants transferts, l’on foule au pied la rose !
Mais peut-on ressortir de l’ascensionnel,
Lorsque l’on fraternise avec l’originel ?
Jouissance du Mal où chacun se sclérose !
Du titre de savant, vous avez le doux nom,
Reproduisant le verbe, acquis au cabanon,
Alors que le faciès peine à rester suprême !
Pour parvenir au faîte, oh, combien de piliers !
Cracher son Te Deum avec une voix blême ?
Alors que le vrai Dieu ne requiert de paliers !
Il faut donc se soumettre !
Le destin imploré ne me sort de l’inepte !
De la praxis commune où il n’est de vrais rois,
En dehors de ces dieux emplis de désarrois :
Il faut donc se soumettre ! Et bien soit, je l’accepte !
De la passivité, te voilà bien adepte !
Tu n’auras donc connu ce Maitre sans effrois,
Et dont le grand Amour se passe de beffrois :
Face à ce temps qui fuit, suis alors Son Précepte !
Et plutôt que de geindre, en ton propre grabat,
Il vaudrait certes mieux calmer ce cœur qui bat
Si démesurément qu’il ne tient dans ma rime !
Devant l’accusateur qui méprise et qui ment,
Le poids de nos erreurs ne constitue un crime !
Tu n’avais pas le choix d’opérer autrement !
Pas ensemble !
Tu peux tuer mon corps ! Mais qui prendra mon âme ?
Personne ! Et tu sais bien que nul n’a le pouvoir
D’infléchir les desseins de son propre mouroir :
Que peut me faire un homme en dehors du seul blâme ?
Vous crachez en riant quelque propos infâme :
Tous les coups sont permis au nom du saint savoir,
Il faut bien dominer plutôt que de déchoir :
Que doit faire le gueux face à l’inique brame ?
Pourquoi s’obnubiler sur un mensonge prompt ?
Quand l’écriteau du Mal s’affiche sur ton front !
Tu baignes dans des peurs que le malin assemble !
Vous avez adopté des concepts superflus,
Vers l’Au-Delà prochain, nous n’irons pas ensemble !
Car cela nécessite un salvateur Reflux !
Voyez d’autres augures !
Le Maître, en son propos, redit à votre oreille :
« Si quelqu’un veut me suivre, alors voilà sa croix !
C’est moi le seul vrai Dieu, qui sauve des effrois,
Et je prends des pécheurs, pas celui qui sommeille ! ».
Qu’importe le vent froid, au Salut je m’éveille !
Que dire de ces gens qui se prétendent rois
Vénérant le pouvoir, cloitrés dans leurs beffrois,
Des êtres beaux et bons que le Vrai n’émerveille !
Chargés de vains projets, vous ignorez le Ciel !
Mieux vaut la cécité que le sort éternel :
Donc je n’aurai de temps ! Voyez un autre augure !
Nul ne veut assumer le poids de ses erreurs !
Pire ! De petits dieux, d’ailleurs sans envergure,
Suraccusent encore, au moyen de leurs peurs !
Mais comment triompher ?
Vous semblez tant souffrir ! La Nuit serait cruelle ?
En croyant folâtrer, on s’en va vers le mur !
Et le propos commun demeure bien obscur :
Je ne vois nulle grâce émanant de votre aile !
Le chemin se fait noir dans ta propre ruelle !
En ce monde incertain où rien ne semble sûr,
Quand le pleur obligé relève du trop dur :
La Libération n’est pas que sexuelle !
Tu sais : toute ironie appartient au railleur !
Qui ne peut assumer le poids de sa douleur :
Toi qui cherchais le Vrai par le biais de l’écrire !
Et le fait anodin parfois devient fatal :
Te voilà sanglotant au beau milieu du rire :
Mais où donc est passé ton esprit de cristal ?
Qu’importe le mal-être !
Qu’importe le malaise et comment on le nomme !
Pour les uns le péché, pour d’autres une erreur,
Mais tous sont conscients du mal avant-coureur
Que laisse présager le vécu de tout homme !
On agit sans penser, il faut bien faire comme !
« Pour toucher le grisbi, je serai serviteur
D’un idéal perclus, avec un mot sauveur » :
Oh ! Je sais, il est bien quelques bêtes de somme !
Dans les cultes divers, le dogme n’est vivant !
Et le chrétien ne veut se porter plus avant :
Ô Seigneur d’Israël, où se trouve ta couche ?
Nonobstant la douleur, le cœur des faibles bat !
Il arrive que l’un se révèle farouche,
Quand le fort, inquiet, tourne sur son grabat !
Comment avez-vous fait ?
L’illusion mystique appartient à l’austère !
Vous avez trouvé Dieu, comment avez-vous fait ?
Avec la litanie ? Au moyen du surfait ?
La Révélation relève du mystère !
Alors que ferons-nous ? Sur cette pauvre terre ?
Acquiescer au verbe apparemment parfait,
Voire se confier, sans être satisfait ?
Quand le propos commun se fait si délétère !
Le Seigneur Éternel se trouve en tâtonnant,
Si déjà c’est possible ! Et pas dans l’imminent !
Il s’agit bien d’attendre ! Or ce dur monde passe !
Le rationalisme a sa propre confès !
Mais la confession bien souvent nous agace,
Et la pénible ascèse aboutit à profès !
J’adore cette Nuit !
Pour ne pas réfléchir, l’on se fait taciturne !
Il faut bien se soumettre alors que rien ne va :
Quand même, je ne peux adorer Jéhova !
Mieux vaut se réchauffer à la praxis nocturne !
Oh ! Je sais ! Vous croyez posséder la vile urne,
Du pouvoir, de l’argent, et souvent la java
Que confère l’attrait d’une belle diva :
Taudis religieux ou raisonnable turne ?
Suivre l’étroit Chemin ? Le Gouffre constellé ?
Voilà l’unique choix pour votre cœur troublé :
« Mais enfin ! Moi je veux le seul climat mystique ! »
Alors que nul ne croit, tous veulent le secours
D’une église clémente et pourtant apathique :
À la si morne Nuit, sans cesse tu recours !
Malice ou bien….astuce ?
Tes concepts si bouffis tiennent du minuscule !
Le repentir à Dieu parait donc tant ardu ?
« Je veux rester aveugle et percevoir mon dû !
Libre à moi de choisir mon destin…. ridicule ! »
L’autre te foule au pied, et bien souvent t’accule !
À la chaine de miel que tous ont confondu
Avec le moi profond où tout est détendu :
Mieux vaut l’ego connu que ce qui vous bouscule !
Le Royaume des Cieux s’est approché de nous !
Pourtant on veut ce Freud, que l’on prie à genoux,
Certes sans discourir, mais garant des entrailles !
Oh ! Psychiatres chéris, vous tenez le brouillard,
Tout propos desséchant ne nous sort des batailles :
Malice ou bien astuce ? On recourt au vieillard !
Porte ton discrédit !
Au désir naturel répond un propos tendre :
Ô le divin baiser sous la voûte du pont !
Répondant s’il se peut au désespoir profond :
Il n’est pas de jouir quand l’on fouille la cendre !
« Et le désir m’a pris, j’étais si las d’attendre !
Puis je ne savais pas, aucun ne me l’a dit ! »,
Alors au lieu d’errer, porte ton discrédit !
Au Seigneur Eternel l’âme tu devras rendre !
Tu pleures au sujet d’un espoir enivrant,
Avec la pudeur morte où rien n’est transparent !
De cette morne Nuit, te voilà recouverte !
« Assumer ? Je ne puis ! Je l’aime au demeurant ! ».
Quoi ? Tu veux le servage ou la divine Alerte ?
« J’aime mieux les abus de son sexe attirant ! ».
Mon paradis, c’est vous !
Son regard m’appartient, et nul n’approche d’elle !
La voici qui m’attend, qu’importe le mauvais,
Et son pas gracieux m’accompagne où je vais :
Le poète charmant est une citadelle !
L’albatros indécis s’envole à tire d’aile :
Ton esprit me repose, et bien sûr tu le sais !
Sur ton faciès heureux, je ne vois nul abcès :
J’aime ce port altier qui jamais ne chancelle !
En ôtant tous mes maux, vous me faites clément,
Indicible reflet d’un ailleurs si charmant :
À ton front rayonnant, je joins ma poésie !
Entre nos yeux ardents, il n’est plus de fossé !
Mon paradis, c’est vous ! Ô quelle fantaisie !
Le vieil abécédaire à jamais renversé !
Mal dans ta peau !
L’être mal dans sa peau, le voilà qui dédaigne :
Comment faire autrement ? Il faut sonder le fond
Au moyen d’un ego qui ne se veut profond :
Peu de choses l’atteint et il n’est rien qu’il craigne !
On scrute les rapports avec son propre peigne,
Mais en bon petit dieu, bien souvent l’on confond
L’intimité suprême et le Mal que tous font :
Assumons donc alors notre improbable règne !
Ton propos immuable appartient au serein,
Mais ton seul poing se rompt sur un concept d’airain :
La Science agonise au pied de ton histoire !
Et la Loi d’un Seigneur bien minable pour vous,
Appartient à un mythe auquel nul ne veut croire :
« Mais enfin ! Quel tribut ! Plier les deux genoux ? »
Comment donc procéder ?
Le Bien tant espéré sort parfois de l’immonde :
Tu me dis croire en Dieu ! Mais les démons aussi !
Ce qui les fait trembler ! Or tu vis épaissi !
Et la raison parait pour que nul ne réponde !
« Mais enfin, il faut bien adhérer à ce monde ! ».
S’il s’agit de manger à ce concept roussi
Que le malin d’en face a volontiers grossi,
Nourris-toi de la glèbe, en tous lieux inféconde !
Nul propos d’espérance, à part se maintenir,
Pour ne pas trop déchoir, parfois se prémunir
De ces gueux insolents qui bouchent notre espace !
Comment donc procéder, quand nul ne se retient ?
Vois ! Le cursus humain agonise et trépasse,
Quand le Siècle chérit ce qui lui appartient !
Jouir de son propre lambeau ?
Tout bon croyant recourt à des sources diverses :
On aime bien jésus, mais aussi le pognon !
On disserte sans fin, sur son propre rognon,
Dans un humour fictif, pieusement tu verses !
Il te faut plaisanter du mal que tu traverses !
Obéir par les yeux à ce désir mignon
Et bien sûr s’élever au- dessus du trognon,
Voire céder au Mal lorsque tu tergiverses !
Il s’agit de guérir le mal-être serein,
Au moyen de son moi qui se voudrait airain !
Je sais ! Pour l’avenir, vous êtes sans défense !
Oh ! Qu’il est séduisant d’échapper au tombeau,
Mais nul ne peut sortir des traumas de l’enfance,
Donc l’on ne peut jouir que de son vil lambeau !
L’Éternité s’avance !
Ami, que feras-tu ? L’Eternité s’avance !
T’égarer dans le faux ? Choisir le Bon Combat ?
Préfères-tu croupir sur ton charmant grabat
Que de jouir vraiment de la belle existence ?
Et voilà que chacun pratique l’oubliance,
Au moyen de ses yeux, en recherchant l’ébat
Du corps et de l’esprit, que tout échec abat,
Au Vrai tant massacré, nulle condoléance !
Malgré tous les désirs, vous connaissez l’ennui
Car en dépit des feux, il fait froid aujourd’hui :
Il ne faut surtout pas augmenter le volume !
Mon esprit, jadis pâle, intègre le soleil,
Je n’oublierai donc pas ce Dieu qui tient ma plume ?
Après bien des tourments, j’ai trouvé le vermeil !
Le Choix ?
Il te faut donc donner ton corps à la science,
Car tu sembles perdu, c’est parfait, me voici !
Mais non pour t’entuber avec un mot roussi :
Pour le mal amoureux, choisis la patience !
Mais alors, cher docteur, mis à part l’abstinence,
Que me conseillez-vous ? Je ne suis éclairci,
Votre sage conseil ne m’a guère adouci :
Pire ! Je vais tomber dans quelque déviance !
Le choix parait restreint ! Je connais bien un vieux,
Mais j’aime le printemps, et pas l’hiver pluvieux,
Et le neuf me séduit plus que ce qui s’efface !
Le combat sexuel devient bien ténébreux !
Ô Cupidon ardent, souviens-toi de ma face,
Car le Bien et le Mal se dévorent entre eux !
Choisir….l’indifférence ?
Ami, réveille-toi ! Sors de l’erreur hautaine !
Aux jours de l’inconnu, le mal se fait strident,
La voix devient amère et le sarcasme ardent :
Le mirage incessant nous mène à Sainte-Hélène !
Sur ton dos confiant on a tondu la laine !
Oh ! Certes, dans ton mot, il n’est rien d’obsédant,
Sauf que tu ne peux pas reprendre l’ascendant
Sur le propos mesquin que cet autre t’assène !
En dehors du silence et du courroux si prompt,
L’écriteau bien passif s’affiche sur ton front :
L’indifférence plait, mais conduit à l’errance !
Et le grand horizon au mythe évanoui
Se nécrose à présent et sent déjà le rance :
L’idéal serait-il à jamais enfoui ?
Pourquoi se faire chier ?
Mais au lieu d’avancer, tous scrutent l’arrière !
Ô Nostalgie ! On chérit ton pieux souvenir,
Ces instants tant bénis qui nous laissent ternir
Le moment actuel prétendument de pierre !
Il vaut mieux vénérer le rêve en sa paupière,
Ce sublime passé qui nous fait rajeunir,
Cette larme dans l’œil que l’on peut recueuillir,
En fait noircir le monde avec sa propre glaire !
« Que me sert-il d’agir, je veux rester pensif !
Hâtons-nous lentement d’un rire convulsif :
Pourquoi se faire chier avec la bible feinte ? ».
« Je vais bien ! Mais pourtant, je perds tous mes boyaux !
Il me faut bien porter ce fardeau qui m’éreinte
Et boire en exultant les poisons triviaux ! ».
Mais vous n’y pensez pas !
Face aux autres egos, parfois c’est la bagarre !
Ah ! le sempiternel : « Ce n’est pas moi ! C’est lui !
Assumer ? Bien trop dur ! Mieux accuser autrui !
Reconnaitre un défaut ? : Mais, alors, il s’égare ! »
Comment donc s’en sortir, quand l’autre éteint son phare ?
Pris la main dans le piège, on méprise l’appui
Que l’autre avait donné, mais en catimini :
Confrontés au passif, le destin on rembarre !
Tu ne peux flamboyer, même tenir debout !
Si tu veux l’abondance en disant : « Est-ce tout ? »
Tremblant en permanence et soumis à l’énorme !
Seul le discernement nous tire des erreurs !
« Il me faut m’adapter, voire changer de forme ! »
Mon œil ! Sans vision, on se fie aux rumeurs !
S’inventer un….festin !
Tu veux donc nier Dieu, dans ton indépendance ?
Malheureux seras-tu ! Dès ce présent séjour,
Il appartient au sot de vivre sans amour,
Et la fierté de paon mène à la suffisance !
Par tes propos câlins, tu crois mener la danse !
« Et puis merde ! Je suis un homme avec humour ! »
Qui, sans autorité, venu de la grand-cour
Décrète aux ignorants leur propre déchéance !
Il faut bien resplendir au moyen du sacré,
Quand le Graal atteint ne se veut éclairé,
Et ta petite gloire amène l’amertume !
C’est juste ! Tu ne peux qu’accomplir ton destin !
Ah ! La tradition des pairs, de leur coutume :
L’on doit bien s’inventer sans défaut un festin !
Croire en un dieu….mort ?
« Passe donc ton chemin ! Je ne crois qu’en l’atome ! »
Il faut bien mépriser, avec un grand dédain,
Pour éviter l’effroi, qui peut être soudain,
Que dire de ce christ renvoyant au fantôme ?
Celui qui sait, ne voit pas vraiment le symptôme,
Mais s’en tient au rapport, faussement anodin,
D’un confrère béni qui ne se veut boudin :
L’on se doit de jouir de son seul hématome !
Et sans le percevoir, chacun choisit satan,
Puisqu’il nourrit toujours notre léviathan !
« Miser sur un dieu mort ? Mais vous êtes morose ! »
« Obéissons aux mots que le savant prescrit !
Pas au salmigondis que le croyant propose :
Nions donc ce jésus et rejetons l’Esprit ! ».
Le vrai Culte
Le propre du vrai Culte est de briser les chaînes !
Pas de psalmodier des mots religieux
Émis en permanence, et juste captieux :
« Il faut bien conjurer les fantasmes obscènes ! ».
Mais tu confonds le sexe et ce que tu t’assènes !
Ce problème du Mal qu’on croit contagieux
Occulte le désir d’un tour pernicieux :
Mieux vaut donc obéir à des pratiques saines !
Il plait à tous de rire, en leur férocité,
Surtout lorsque l’ego ne peut être dompté :
Mondes religieux, je pleure à vos obsèques !
L’on accuse certains de mener le viol !
Mais alors de quel droit vous demeurez, évêques ?
Il est vrai que chacun se sert du vitriol !
Vive ce qui nous excite !
Toute acceptation ne doit être tacite !
Face à l’adversité, l’accord se veut majeur,
Histoire de sortir du propos ravageur,
Mais comment procéder quand rien n’est explicite ?
Tous choisissent souvent des choses qu’on suscite !
Et la sainte combine où l’on est arrangeur
N’enlève au grand jamais notre propos jugeur :
Et puis vive l’amour et ce qui nous excite !
« En le jour déclinant, je convoite Myrtil ! »
Mais dans ton seul cerveau, dis-moi : quelle heure est-il ?
« Alors ce Dieu gêneur, nous voulons qu’il s’en aille ! »
Sache alors que tout mot ne se veut anodin !
Le désespoir qui suit souvent nous encanaille,
Et toute exubérance a son propre gourdin !
Prenez donc la chasuble !
Aux jours où le démon avec l’homme proteste,
Alors que le mensonge ensemble nous unit,
Il faut bien obéir au diable qu’on bénit :
Tu serais donc ainsi lâche comme le reste ?
Chacun fait ce qu’il veut, même ce qu’il déteste !
Et puis l’on risque rien ! Aucun ne nous punit !
Car l’erreur est humaine, approuvons donc la Nuit,
Et respirons cet air qui toujours nous empeste !
Mais dites-moi plutôt : « Je n’avais pas le choix
De jouer autrement ! », et bien sûr je vous crois,
Car l’emprise de l’autre est un mal insoluble !
« Assumer ses erreurs ? Mais vous n’y pensez pas ! »,
Le vécu est trop dur ? Revêtez la chasuble !
Au lieu de contester à chacun de vos pas !
Le diktat des yeux
Vous présentez chacun une belle misère !
Ou bien alors j’ai tort, et vous avez raison :
« Comment ? Se repentir ! Mais c’est hors de saison ! »
Mieux vaut les plaisirs vils que le constat sincère !
Vous croyez détenir la liberté légère,
Mais le mirage indu n’est qu’un vilain poison !
Ne vous suicidez pas ! Et pour quel horizon ?
Et je ne monterai dans l’inique galère !
Vous vous abandonnez au seul diktat des yeux :
Certes, et j’en conviens, vos démons sont joyeux,
Mais le désir constant gâte la jouissance !
Et vous ne m’aimez pas, car je fais disperser
Ce qui vous appartient depuis la prime enfance,
Ces abus bien trompeurs qui vous font mal danser !
Constamment en….rut !
Au lieu du repentir, une ironie ardente !
Empli d’un rire amer, te voilà méprisant
Ce minable sauveur qui ne se veut grisant :
« J’aime cet âpre monde à la douceur stridente ! »
Le rationalisme est la voie ascendante,
Et il plait à chacun de suivre l’affligeant,
L’on bénit son clocher même en agonisant,
Même si la praxis ne se veut transcendante !
Peut-être qu’il vaut mieux sacrer le souvenir,
Que de lire un grimoire où tout parait finir :
Mais pourquoi demeurer sous un arbre sans ombre ?
Nous voilà donc grimés en histrions sans but :
Comment donc échapper à ce diktat du nombre,
Surtout si l’on se tient bien constamment en rut !
Y laisser mon….pognon ?
Depuis la nuit des temps, la grogne est séculaire !
Revendiquer toujours ? Pas bon pour le cerveau !
Mais la vie est trop chère, il faut un renouveau :
Vouloir sauver sa vie, une pierre angulaire !
Manifestons alors pour un meilleur salaire !
Parés du collectif, chacun à son niveau,
« J’aime par-dessus tout folâtrer comme un veau » :
Mais le rayon du mieux devient caniculaire !
Et nous devons souffrir, pour garder notre droit !
Mais l’habit social apparait trop étroit,
Je veux bien faire grève au-delà de mes forces !
Pas question, non plus, d’y laisser mon pognon !
Bomber le torse, oui ! Mais sans faire d’entorses,
Et le grisbi chéri demeure mon quignon !
C’est la….Fatalité !
La mort ne verse pas un terrestre pourboire !
« Car toi tu sers le Christ, nous on veut le pognon »
Et parfois le pouvoir pour charmant compagnon,
Mais on arrive à rien en choisissant la gloire !
« Mais moi je n’y peux rien, c’est la faute au ciboire !
Et puis j’ai fait ma thèse, au-dessus du rognon
De tous ces malappris qui tiennent du trognon,
A quel autre destin me fallait-il donc boire ? »
C’est vrai ! Tu n’as pas pu manifester un choix !
Il te fallait briller ou finir en anchois,
Tu n’as fait qu’agréer à ta propre fournaise !
Le sage en son ego se veut illimité,
Ton apparence cache un mal-être balaise :
« Je ne donne qu’un pleur, c’est la fatalité ! »
Mon petit copain
« Laisse-moi désormais me perdre dans mon rêve !
Et le mythe amoureux sera mon seul soleil,
Je ne désire pas découvrir le vermeil,
Il n’est qu’un oiseau mort esseulé sur la grève ! »
Faute de vision, le peuple souvent crève !
Quelle force peut donc nous sortir du sommeil ?
Nous n’avons que le faux comme unique réveil,
Et l’on chérit un monde, où pourtant tout s’achève !
De ses concepts anciens, on fait un récital !
L’irresponsable glose aboutit au fatal :
Le diabolos est fort ! On ne voit son visage !
« J’ai mon petit copain ! Et puis tous font ainsi !
Encadrer le désir ? Je chéris son verbiage !
Et tous ceux qui sont morts ne l’ont pas réussi ! ».
Le génie du poète
Et le poète vient, pour un peuple l’Histoire,
Donc ceins-toi de génie à l’heure du commun,
Quand le vent magnifique accouche d’un embrun,
Dans un erg glacial, sous une lune noire !
Entends pleurer la femme en la rigueur du croire,
Où l’on voit un sauveur infirmer le tribun ;
Je demande son nom, mais l’un me dit : « aucun ! »
Et cet autre murmure : « il est seul à ne boire ! »
Penseur fixe les yeux sur le bord éternel !
Ce lieu de tous les temps où plus rien n’est charnel,
Le chaos transcendé d’un regard si sublime !
Du vers ensorceleur l’effroyable tourment,
Lorsqu’on parfait sans fin le chant pur de la rime,
Effluve d’au-delà que le Ciel ne dément !
Sans but ni vision
Le cœur de tout conflit réside en nos entrailles !
« Le propos séducteur, voilà mon seul appeau,
Il me faut bien soigner mon puant oripeau »,
Mais convoiter sans cesse amène à des batailles !
Et nul ne peut lutter contre toutes pagailles !
« Assumer ? C’est trop dur ! L’excuse ? Du pipeau !
Comment réagir seul ? On avance en troupeau ! »,
L’autre doit flemmarder, quand toi tu ne travailles !
Il s’agit donc d’errer, sans but ni vision,
On aime la vertu, mais sans illusion :
Mais vous n’y pensez pas ! La « Paix intérieure ? »
On crève bien de soif, mais vive le désert !
La Vérité confond, alors supérieure,
Sauf que toute magouille admet le mot disert !
Vous préférez la….Nuit !
L’idéal s’est enfui ! L’espoir ? Dans les nuées !
À l’Aurore de Christ, vous préférez la Nuit,
En ne sachant que faire alors que tout s’enfuit,
Et les clartés d’antan se trouvent obstruées !
Un poil dans la main ? « Nous sommes exténuées ! »
Et vous n’avez pas honte ? « On a un sauf-conduit !
Même le médecin jamais nous éconduit,
Travailler ? Mais quel con ! Des choses dénuées ! »
« Vous savez, sans rien faire, on fait le maximum !
Toi le petit patient au propos minimum,
Contester nos erreurs, mais alors, quelle audace ! »
Un trait religieux, ma foi, pourquoi pas ?
On a connu déjà le Mède et puis le Dace,
Mais pas cet histrion qui fausse nos compas !
Demeurer….difforme ?
Le discours des héros bien souvent te fascine !
L’illumination arrive par moments,
Mais nul ne persévère en ses rayonnements,
On aime bien le clair, avec l’ombre voisine !
Ne bouge donc pas trop ! Car le mal s’enracine !
Seuls les chercheurs de Dieu qu’on appelle déments
Emergent de la Nuit et des faux sentiments,
Quand l’opium de tous consiste en la cuisine !
Tu peux me dire : « Vrai ! Mon rire est convulsif,
Mais il n’est question d’aboutir au pensif ! »,
Il s’agit donc pour toi de demeurer difforme !
« N’ai-je pas transpiré, répandu ma sueur ?
Moi le savant repu dont la glose est énorme !
Que dire de ce christ à la sombre lueur ? ».
Le désir du….pognon !
Tu me dis « exalté », mais que grand bien t’en fasse !
À la neutralité, j’oppose la ferveur,
Impartial ? Mon œil ! Plutôt accusateur !
Au lieu de réfléchir, tu deviens dégueulasse !
Aisé de comploter en l’absence de trace !
Et dans le dos d’autrui, chacun se fait baveur,
Boutez ces histrions qui n’ont pas de saveur !
Agrippés au rognon de leur puante crasse !
Le désir du pognon apparait infini !
Par sa raison fictive, on se fait impuni,
Et le médecin dit : « Bordel ! Dix ans d’études ! »
Il faut revendiquer, mais c’est un grand tourment !
On a fait le cursus, niant nos finitudes :
« Je n’ai que l’argent seul comme éblouissement ! »
Propre juste ou pécheur ?
Au lieu d’adorer Dieu, l’on chérit la nature !
Il est sûr qu’il vaut mieux s’en tenir au charnel
Que suivre le mystique au brouillard éternel,
À bas le Dieu d’en haut, vive la créature !
En jouant au réel, vient la mésaventure !
« Mais ô Dieu, qu’ai-je fait ? J’étais bien fraternel,
Et je ne comprends pas cet infâme tunnel ! »
Propre juste ou pécheur, voilà bien la fracture !
L’on entend bien des pleurs serrés en bataillons,
Des espoirs ajournés avec leurs tourbillons :
Nos cerveaux sont bien pleins, mais le Vrai se fait chauve !
L’homme rationnel se sert d’un encensoir,
Mais de l’enfer humain, personne ne se sauve,
« Mon démon est paisible et me suit jusqu’au soir ! ».
Abréger cet….Exil ?
Certes, il faut donner et la tâche est ingrate !
Dans la vie, on reçoit de multiples affronts,
Ce n’est pas pour cela qu’il faut dire : « Souffrons ! »,
Tu aurais confondu le Christ avec Socrate !
Oh ! Bien sûr, dans les mots, l’ on se veut démocrate !
Mais est-ce que demain, affaiblis, nous vaincrons ?
N’as-tu donc pas voulu comprendre les amonts ?
Le bon-vouloir périt, et le Mal nous hydrate !
Certains, découragés, abrègent cet Exil !
« Puisqu’il nous faut mourir, suivons donc le Grésil ! »,
Je ne peux te juger ! Jadis, j’ai fait de même !
Car tu ne connaissais de Jésus, le Doux Nom !
Ne pouvant apprécier la Liberté Suprême
Qu’Il confère à Ses Fils, et dès ce cabanon !
L’Urne
Malgré divers ersatz, nul n’a refermé l’Urne !
Et la Porte des Cieux semble close à jamais,
Le Salut s’est enfui, que faire désormais ?
Qui peut donc aujourd’hui nous sortir de la turne ?
Frappe le cauchemar, l’angoisse se fait diurne !
La Science intervient, or demeure le : « Mais »
Et les concepts charmeurs ne sont plus vraiment frais,
Pénétrés de Savoir, l’on se fait taciturne !
Avec les médias, l’on se sent éclairé !
Le mot rationnel est devenu sacré,
Et celui qui convoite apparait sans clôtures !
De temps à autre vient, la notion de Vertu :
Le nostalgique choit au milieu d’aventures !
Mais avec quelle force avez-vous combattu ?
Ta chaîne t’appartient !
« Nul pontife romain au-dessus de ma tête !
Mais j’ai peur de mourir à l’heure du néant :
L’on nous propose un christ qui ne semble géant,
Un ersatz solitaire où le jouir s’arrête ! »
Tu veux bien le poisson, mais en crachant l’arête !
Un semblant de pouvoir et, le cas échéant,
L’accès, à ce grisbi, qui demeure béant :
Vous avez confondu le bas-fond et la crête !
Et la paranoïa mène à l’épouvantail,
Le fer accoutumé sera donc ton portail !
Infernale Raison où git la clarté pure !
Sur l’escalier fictif, agonisent vos pas :
Détiendrais-tu les clefs de ta propre torture ?
Ta chaîne t’appartient, je ne la prendrai pas !
Joindre le moi profond ?
Le malheur anodin semble n’avoir de terme !
Et puis mal dans sa peau, chacun retient son pas,
Joindre le moi profond ? Vous n’y arrivez pas !
« Que nous chantez- vous donc ? Le rêve est bien plus ferme ! ».
Le bon-vouloir parait, mais se limite au derme !
Comment voulez-vous donc aborder le trépas
Quand chacun s’omnubile au sujet du repas ?
Que le désir élève avec son propre germe !
Puisqu’on choisit l’obscur comme unique tourment,
Pas de réel jouir, mais quelque rudiment :
Un ersatz de frisson qui peine à travers l’ombre !
Et l’on suit donc le vide avec des cris vainqueurs :
Il vaut mieux végéter dans des échecs sans nombre,
Que de quérir ce Vrai qui sublime les cœurs !
Hors….entendements !
Et tu me dis : « Je t’aime ! », avec autant de grâce,
Que mon œil attendri se remplit de soleil :
Hélas ! Mon cœur trop grand appartient au vermeil :
Pas question de fuir ce Dieu qui lui ne passe !
Et je ne puis subir ces baisers qu’on amasse :
Oh ! Je sais : ton regard te semble sans pareil !
Mais le Christ Merveilleux me suit dès mon réveil :
Le romantisme alors ? C’est en fait une nasse !
Qu’importe ton désir ! Et vous ne saviez pas
Que le Dieu Éternel me conduit pas à pas !
Le Seigneur que j’adore, ou votre fantaisie ?
Vous pleurez de douleur, car hors entendements,
L’abandon à Sa voix, voilà ma poésie !
Il faut bien que mon vers s’élève par moments !
Le suicide au…. bout ?
Vous mentez ! C’est normal : Le diable est votre père !
Le Seigneur en son temps l’a bien souvent redit,
Mais ne soyez fautifs, car nul ne contredit
Le propos si malin que la praxis tolère !
Vous n’aviez pas le choix ! Pour vivre on coopère
Avec le bruit réel qui se veut inédit :
Comment donc procéder sans ajouter crédit
 ces doctes savants qui servent de repère ?
La Science, inflexible, au grand nom du progrès,
Ne parle pas souvent de l’admirable Après !
Tu te soumets aux soins, puis guéri, tu dégages !
L’esprit supérieur décide alors de tout,
Et le minable gueux n’a pas droit aux partages :
« J’ai fait quinze ans d’étude, et le suicide au….bout ! ».
Peaufiner son…antre ?
Craignant de perdre un jour ton propre caractère,
Tu ne veux pas aller plus avant avec Dieu :
Je te redis : c’est faux ! Et quel que soit le lieu !
Ta personnalité ne connaitra l’austère !
Certes, d’aucuns ont pris un large phylactère :
Religieux, ascète, ou neutre en son milieu,
A défaut de ressorts, vous portez sur l’essieu :
Peut-être qu’il vaut mieux adopter le….Mystère ?
Un peu de baume au cœur et le malheur…. sourit ?
Mais le rouleau des jours n’est à l’avance écrit :
Le seul travail consiste à peaufiner son….antre !
Ce qu’on croit dramatique est-il vraiment fatal ,
Quand l’autre par son jeu vous tape sur le ventre ?
Se peut-il que l’on perde un amour en….cristal ?
Arrache le !
Si ton œil est pour toi la cause d’une chute,
Alors arrache le puis jette le plus loin :
Mieux vaut entrer au Ciel dépourvu de son groin
Qu’aller dans la géhenne en suivant sa cahute !
 bien des innocents, le malheur on impute !
Lorsque le dirigeant se sert d’un tintouin,
Remuant le merdier avec son baragouin,
Et menant l’auditeur vers l’inique culbute !
« Qu’importe le courant, je me tiendrai debout ! »
Illusion d’un jour, en fait on n’a d’atout,
Sinon le bruit confus venu de chaque tente !
Face aux mots séducteurs, oh l’impossible : « Non ! »
Je ne puis résister quand un autre me tente,
Surtout s’il est subtil et proprement canon !
Infatué du Moi
Tu dis : « Je vais très bien ! », le fusil sur la tempe !
« Et puis j’ai l’esprit gai, dès l’instant du réveil !
Le sens hypertrophié me maintient au vermeil »
Or tu n’as de sagesse et d’huile dans ta lampe !
Face au petit ennui, déjà l’humour décampe !
Agir ? Par quelle force ? Au moyen du sommeil ?
Infatué du moi, nul ne veut de conseil :
Devant l’ignominie, il se peut que l’on rampe !
Voilà que tu péris d’un rire convulsif :
N’as-tu pas confondu la joie et le calcif ?
A l’endroit du mystère où chacun se recueille !
Certes, le sexuel n’a vraiment rien d’hideux,
Même aux moments d’automne où tombe alors la feuille,
Et nos corps affaiblis s’y mêlent tous les deux !
Le rêve d’absolu
Au firmament des mots se réfère tout homme,
Recherchant à genoux un rêve d’absolu
Que son âme ici-bas aura toujours voulu,
Et s’il ne trouve rien le voilà faisant comme !
Car nous n’apercevons du récit de la Pomme,
Que le côté navrant d’un être dévolu
À ce Pantocrator au Verbe résolu,
Alors que la sueur sur son front perle en somme !
À force de tomber sur l’escalier du temps,
Dans les espaces bleus où vers le Mal tu tends,
L’on pleure désormais sous une nue étrange !
Le tonneau du vouloir apparait bien rempli,
Mais à quoi bon souffrir quand la praxis se venge,
Et que les nations reprennent l’ancien pli ?
Les bonheurs antiques
Une simple remarque et tout devient énorme :
Ne savez-vous donc pas que le mot hasardeux
Ne revêt pas toujours un facies hideux :
Et le moi susceptible entièrement déforme !
Oh ! Je sais : bien souvent pas d’évidente norme !
Et l’on doit procéder au compromis tous deux,
Il faut se maintenir par un trait cafardeux :
Liberté ! N’as-tu pas qu’un idéal difforme ?
Un tremblement indu accompagne ta voix,
Même quand tu parcours joyeusement les bois :
Où se sont échoués tous les bonheurs antiques ?
Et vos démons retors vous font parler si bas !
L’heure ne donne plus de clartés fantastiques,
Et le propos chagrin ignore les sabbats !
Les nobles chiendents
Plutôt que s’affranchir, on veut le scapulaire !
Même si bien souvent, chacun grince des dents,
Quand les fumiers communs deviennent trop ardents :
Liberté de l’esprit, ou chaos séculaire ?
Et l’ego, si confus, se vêt d’un froid polaire !
Comment sortir alors de ces nobles chiendents,
A l’heure du mensonge aux traits si dégradants ?
Plutôt gambader nu que cracher l’adultère !
Oh ! Certes chacun fait proprement, son boulot !
Mais ne lui parler pas de s’extraire du lot,
De régler un problème en dehors de sa tâche !
Quant à souscrire en plus au propos inconnu ?
L’on préfère rugir pour ne pas sembler lâche :
« Mais vous n’y pensez pas ! Je veux demeurer nu ! ».
Nul ne peut fuir son sort !
Le mal-être est si fort que chacun délibère !
Les puissants et les chefs sont bons musiciens,
Le rire accusateur plait même aux anciens,
Sauf que dans le concret aucun mot ne libère !
Le Mal, en sa praxis, volontiers exubère !
Faudrait-il donc quérir les us stoïciens ?
Acquérir le vrai des chants cisterciens ?
Moi, je préfère encor l’intraitable Cerbère !
Mais peut-on, librement, choisir seul son pathos ?
Voire s’abandonner au charme de Cathos ?
Ô mon Dieu ! Sors-moi donc de ce fichu bastringue !
Vous avez, dans le ventre, un bébé déjà mort !
Contre le mal de vivre, il n’est pas de seringue :
Je te dis aujourd’hui : nul ne peut fuir son sort !
Souffrance ou….Épreuve ?
Dans ce monde sournois, le malaise fourmille !
En gardant le silence, on approuve le Mal,
Mais comment procéder ? Cela parait normal !
« Il me faut bien manger, et soigner ma famille !
Face au danger latent, j’aime la camomille !
Et chacun a le droit au tourment animal,
Surtout si celui-ci se veut bien lacrymal :
Et quand même il s’agit de bâtir sa charmille ! »
« J’ai plus souffert que toi ! Ne suis-je pas martyr
De mon caprice indu que je dois travestir ? » :
Tu auras confondu la souffrance et l’Épreuve !
Ton récit qui m’émeut n’apparait pourtant clair !
Aux jours des détritus que transporte tout fleuve,
Ton prétendu pouvoir se limite au seul flair !
Viens donc à Moi sans crainte !
Devant le traumatisme issu de toute enfance,
Il n’est qu’un seul recours : joindre le moi profond !
Mais comment procéder quand on ne voit le fond
De ce tonneau percé qui jouxte l’oubliance !
Le mal vient de l’ego, souvent sans consistance :
On prie un Dieu vivant, mais chacun se morfond
Dans des combats perdus au prisme moribond,
Et croire ? C’est parfait ! Mais donc sans délivrance ?
Et le trouble psychique apparait enfoui !
Sais-tu que le Sauveur rend bien épanoui ?
Même si le chrétien redoute d’avoir honte !
Viens donc ainsi sans crainte, et brise ta torpeur !
Le Seigneur Tout-Puissant ne demande de compte :
 sa brebis qui souffre, il enlève la peur !
Tout ne mène à Sion !
« Je suis quelqu’un de bien ! Je vais même à l’église ! »
Mon ami, c’est très bien ! Ainsi font les démons !
Pur confessionnal ! Quand nous nous endormons
Sur nos sales lauriers avec qui l’on pactise !
Du péché qui nous tient on a bien la hantise !
Mais après tout chacun choisit ses cabanons,
Pourvu que les liens ne soient pas trop félons !
 part ça, profiter de ce que l’œil attise !
En jouant au désir , on relève du veau !
Le sexe en permanence affaiblit le cerveau,
Mais ne luttons jamais contre notre fantasme !
Si l’on veut refouler la moindre pulsion,
Et bien le seul jouir ne parvient à l’orgasme :
Cependant, dit le Christ, tout ne mène à Sion !
Je ne veux rien savoir !
Je ne veux rien savoir ! Et puis tu te fais vieille !
Assez de supporter ton asthme récurrent,
Dans ce qui te sert d’œil, je ne vois de courant,
Et ton gosier ouvert trop souvent je remblaye !
Un beau jour de printemps, j’ai coulé une bielle !
Sous le verre teinté, ton nez est aberrant,
À ton froc bien ciré, je ne suis aspirant :
Trouve-moi quelque chose en dehors de l’oreille !
Avec un regard neuf, tu verras sous tes bras
Mon vieux postérieur qui frôle l’embarras !
Mais alors qu’est-ce donc ? Un sac ou bien la robe ?
Et tes deux seins flétris ne sont plus mon miroir !
Au moindre mouvement, ton ciel vil se dérobe,
Alors qu’au temps jadis, je me penchais pour voir !
Mais chacun….sait !
Mais que voulez-vous donc ? Vous dire quelque chose ?
Alors que chacun sait ? Je ne suis qu’un crétin !
Et je ne fais jamais la prière au matin :
Il faut que vous gardiez le sentiment morose !
Vous avez le désir, pour toute apothéose !
Nul ne peut résister au sexuel crottin,
« Chercher ? C’est de l’horreur ! ! Je veux vivre incertain ! »
En dépit du dégoût, tu cours vers l’overdose !
Et bien profite donc de ce mal qui t’étreint,
Mais ne proteste pas si tu te sens contraint
De connaitre l’ignoble au lieu de l’équitable !
Et rien ne t’obligeait à suivre tes démons !
En dehors du seul fait qu’on ne choisit l’étable :
Cependant repens-toi de tes charmants limons !
J’aime bien trop ma…. crotte !
Et qu’annoncez-vous donc ? La main dans la culotte !
Evêque malveillant, le diable ou le bon dieu ?
« Mais c’est plus fort que moi, j’ai mal à mon essieu !
Malgré la chasteté, le sexe me ballotte ! »
« Je laisse aller mes doigts et le garçon sanglote !
L’église m’a reçu, puis j’aime ce milieu
Qui confond le mystique et le droit du tonlieu,
Abandonner l’emploi ? J’aime bien trop ma crotte !
Que vous sert-il alors de fêter les sabbats,
Avec la messe inique où l’on parle tout bas :
Le crédo semble pur mais la praxis est noire !
Vous convoitez toujours, et sans vous désunir,
Du soir jusqu’au matin, d’un regard dérisoire :
« Mais mon ami censeur, je ne puis plus tenir ! ».
Le Bon-Vouloir charnel
Tu veux suivre le Vrai plutôt que l’ombre obscure ?
Malheureux seras-tu ! Vivre avec le dédain
De tous ces gens parfaits qui méprisent soudain ?
Le Bon-Vouloir charnel s’effiloche à mesure !
Mais il faut assumer ! Car l’autre n’en a cure !
Dans le pieux sanglot que l’on juge anodin :
Mieux vaut agoniser au moyen du badin,
Plutôt que s’échiner à changer de posture !
Il en est bien encor qui croient en l’absolu :
« Je ne puis rien changer puisque Dieu l’a voulu !
Et puis mon seul propos est bien sûr le plus juste ! »
« Je conviens que mon choix ne me rend apaisé,
Mais à quoi sert-il donc de rechercher l’auguste ?
J’aime plus ma grandeur que ce sauveur brisé !
Le dogme de….l’Innocence
« J’aime ce monde ardent, les plaisirs qu’il procure !
On est déjà lundi, bientôt vendredi soir,
Il faut bien s’éclater ! Selon son pourrissoir,
Et malgré les douleurs, l’on se voue à sa cure !
Pourquoi suivre le Christ ? Mais quelle sinécure !
Face à la passion, je ne puis donc surseoir,
Et puis chacun détient son propre déversoir »
On ne veut surtout pas d’un Sauveur qui récure !
Le peuple se corrompt ! Le mensonge fleurit,
Piégé par son erreur, le dirigeant sourit,
Et devant le danger, on dresse une muraille !
« Ne me parlez donc pas de mon final départ
Au lieu de vrais cheveux, je choisis la broussaille » :
L’innocence se vêt d’un dogme quelque part !
Vous avez dit…. désordre ?
Le vécu devient âpre et la peur n’a de terme !
Vous parlez de désordre, alors que c’est un fruit,
Une terminaison que chacun reproduit,
Que proposez-vous donc : une praxis plus ferme ?
Revendiquer toujours ? C’est un mal qui enferme !
Vous marchiez pourtant bien, qui donc vous a séduit ?
Étre mal dans sa peau, c’est ce qui vous conduit :
Il vaut mieux protester avec son propre germe !
Un peu plus de pognon, voilà votre trépas !
Vous convoitez sans cesse et vous n’obtenez pas,
Le psychiatre le sait : il fait la même chose !
La convoitise choit, vient la corruption !
Nul ne peut échapper à ce constat morose,
Quand il ne s’agit pas d’une déception !
La roquette et la fleur
La roquette et la fleur se posent avec grâce !
On veut bien tout changer mais sans avoir le Pur,
Comme si le charnel pouvait toucher l’azur,
Alors espérons tous conserver ce qui passe !
Bien sûr chaque être peut végéter dans sa crasse !
Pas de médicament pour échapper au mur,
Face à l’ordre nouveau, mieux vaut le clair-obscur,
Déléguer son pouvoir n’est pas la pire tasse !
« Tu crois quand même pas que je vais t’assister !
Soixante ans de cursus, je dois bien profiter !
Et puis pour servir l’autre, alors j’ai une crampe ! »
« Vois plutôt ce curé, sur la terre étendu,
Manant, ne viens donc pas te chauffer à ma lampe !
Il te faut de l’encens, moi je tiens à mon dû ! »
Rien ne t’obligeait !
J’ai vu hier, dans le bus, une attitude étrange :
Une fille au portable appelait son copain,
La place à côté d’elle était libre, ( tintin ? )
Je me suis donc assis, sans désirer d’échange !
Mais elle a dégagé comme un vol de mésange !
« Ce mec semble suspect, et je ne suis catin,
Certainement il veut me rouler un patin ! »
Malheureuse es-tu donc ! L’ennemi, c’est ton ange !
Dans un proche futur, il va te dégager !
Parfois avec l’enfant, et sans te ménager :
Mais pourquoi critiquer celui qui fut ton rêve !
Il s’agit d’assumer, et surtout ton erreur,
Et même si tu crois que ce propos te crève,
Car rien ne t’obligeait à suivre ce charmeur !
Tu n’as pas eu le choix !
L’exacte Vérité mène à la Jouissance !
Jeunes gens, retenez cette sage leçon,
Sans bien sûr rejeter le charmant caleçon,
La culotte non plus ! Vive l’adolescence !
Car il peut couter cher de nier l’évidence :
Admets donc le fantasme, avec son hameçon,
Sans lutter contre lui, c’est une malfaçon :
Vouloir l’anéantir amène à la souffrance !
Je sais ! C’est difficile ! On ne peut résister
À la praxis d’un monde où l’on doit convoiter :
Servage ou Liberté, voilà bien le problème !
« Mais enfin, je suis libre ! », Or tu n’as pas choisi !
Comment faire autrement quand on sait tout soi-même ?
Entre deux postulats, le désir t’a saisi !
Ressaisis-toi !
Le monde en sa praxis me juge impopulaire !
« Encadrer fermement pulsions et désir ?
Mais avec quelle force ? Et alors le plaisir ?
Et la séduction est ma pierre angulaire ! »
Pour la quête du Ciel, il n’est de formulaire !
« Retenir mon regard ? Mais j’adore l’émoi ! »
Arrache donc ton œil ! Jette-le loin de toi !
Il te faut rechercher la fibre tutélaire !
Il suffit simplement de bien se ressaisir,
Au moyen de ce Dieu qui ne te veut moisir :
Mieux vaut souffrir un peu que de perdre son âme !
Le sexe ne permet de vivre satisfait !
Pas de super-pouvoirs ! Une petite flamme !
Un vil rapport de plus, et te voilà ….défait !
Suivre un….paria ?
« Avec les libertins, je marche sans encombre !
Comment ? Me contenir ? Mais j’ai mal aux tétons !
Il me faut bien coucher et palper à tâtons :
Le psychiatre lui-même appartient à ce nombre ! »
La vertu d’autrefois est synonyme d’ombre,
« Le péché ? Un concept de quelques vieux croutons !
Pourquoi s’inquiéter, la médaille aux vestons ?
Plutôt que l’Amour Vrai, l’on se plie au concombre ! »
« Avant l’urne dernière, on veut surtout jouir ! »
Or l’humaine liqueur ne peut épanouir,
C’est normal ! Car chacun lutte pour son alcôve !
« Ah ! Parce que l’on doit suivre le paria ?
Le bon dieu, on y croit ! Mais le déni nous sauve !
Je ne veux de seigneur, ni d’ave maria !
L’impossible Vertu
Avec le poids des ans, notre santé décline !
Dans l’espace incertain, les yeux se font brouillard,
Mais soyons rassurés, on aime le vieillard,
Et puis un jour aussi, nos corps seront ruine !
Le gouffre intérieur, dans nos merdiers, culmine !
Dans le combat humain, on se veut débrouillard,
En cachant l’embarras sous un propos paillard :
Vive l’illusion où chacun récrimine !
Certains proposent bien l’impossible vertu,
Mais le mal était là, nul ne l’a combattu !
On ne résiste pas avec l’icône sainte !
Et les chrétiens ont peur, éveillés ou dormants,
Barricadés qu’ils sont dans leur passive enceinte,
Emettant des propos sans accomplissements !
Sa propre alcôve
Ta belle charité ne connait de limites :
« Je suis un homme bien ! Je respecte les vieux !
Mais faut pas déconner ! Pas les gens anxieux !
Pas question de fuir mes prodigieux mythes ! »
De votre moi douteur, vous voilà donc ermites,
Ce qui vous autorise à paraitre envieux,
Il n’est rien de meilleur que le fallacieux,
Sauf que tous les menteurs souffrent de dermites !
Devant l’homme qui sait, vous allez chapeau bas !
Or le religieux ne vous console pas,
Et la Science vêt d’un manteau qui ne sauve !
Un mal-être furtif te saisit bien le soir,
L’on doit bien tâtonner dedans sa propre alcôve
Parfois un Bien réel émerge du ciel noir !
Le Temps est….voleur !
Malgré tous les progrès, la voix de chacun pleure !
La Science a vaincu, mais demeure la Nuit,
Il n’est de potion contre le Temps qui fuit :
« Je ne crois plus en rien ! Où donc est ma demeure ? »
Le Rationalisme apparait comme un leurre !
Un mythe bien réel dont chacun voit le fruit,
Une déduction où le sens n’est fortuit :
Sous le mot évident, un grand Mal-Etre affleure !
L’on se sent impuissant, devant tant de gâchis !
Comment donc faire alors pour sortir du torchis ?
Le fusil sur la tempe ou le saut dans le vide ?
Et notre convoitise opère comme un bien !
« Il faut se contenir ! » : Ainsi parlait Ovide,
Sauf que nul ne le peut, faute de vrai soutien !
Combattre Sylla ?
Au lieu de t’excuser, tu réponds par l’outrage !
Ami, ne sais-tu pas que l’homme, en son déni,
Ne peut pas assumer son embrouillamini :
La faute appartient donc à celui qu’on enrage !
Accuser son prochain, voilà le bel ouvrage !
Et il faut adorer le charmant bikini,
Bien plus que le vieillard, du sexe démuni :
Les jeunes gens si beaux préfèrent leur fourrage !
Et puis chacun poursuit son idée en granit !
Sans savoir qu’un beau jour, le mirage finit :
Il n’est de piètement à ta haute colonne !
Face à ce temps furtif, chacun combat Sylla !
À force de vouloir, le cerveau tourbillonne :
Moi ? Le pieux savant ? Je ne suis celui-là !
Tu m’appelles… « Seigneur ! »
La chrétienne praxis parait bien essoufflée !
Tu m’appelles : « Seigneur !, C’est bien ! Car Je le suis ! »
Mais il s’agit pour toi d’éviter les ennuis,
Et l’admirable glose admet l’erreur…. gonflée !
Le propos est confus et la Croix éraflée,
Et les Fondements d’Or se sont changés en gluis,
Et bien qu’aveugle et sourd, gentiment tu reluis !
L’Eglise Millénaire abdique, emmitouflée !
Et le Pantocrator nous sort bien du tourment,
Mais chacun dans son fief veut l’éblouissement
Du Pouvoir, de l’Argent : Voilà donc les Idoles !
Dans un désert joyeux, l’on veut sa part de Ciel !
Alors que dans le faux, souvent tu caracoles :
Plus l’éphémère bien que le Maitre Éternel !
L’Impasse
Tu ne peux réfléchir ? Que veux-tu que j’y fasse !
Et l’amour est si beau ! Prends un adolescent,
Le mythe romantique apparait innocent :
Mais qui te sauvera quand surviendra l’impasse ?
« Ne t’en fais pas autant, je suis plus perspicace,
Et je sais résister au propos indécent,
Même quand le désir affleure, sous-jacent :
Un garçon prédateur ? Je ne suis pas bécasse ! »
Quelques gamins plus loin, l’on procède au départ !
« Je t’aimais bien, tu sais, ainsi que la plupart,
Mais toute l’existence ? Ah ! Non ! Et le volage ! »
« Mon corps a ses besoins, puis Dieu n’existe pas !
Procédons aux rapports, bien avant le grand âge,
La conscience ? Alors, pour limiter mes pas ? »
Un semblant de piété !
Il faut bien végéter selon ses propres normes :
Que voit-on le dimanche, un semblant de piété !
Quand l’aberration induit la nullité,
Quels sont ces spectres purs, munis de mots difformes ?
Et puis tous ont le choix : poisons ou chloroformes !
L’on doit s’anéantir face à l’Immensité,
Sauf que nul ne peut vivre en toute intégrité,
Et le vécu commun renvoie aux uniformes !
Vous ne voulez, en fait, lâcher votre débris !
Juste quelque sourire, et des propos chéris :
On donne tout à Dieu, mais vite on récupère !
Une simple tunique ou la chasuble d’or ?
Même en religion, les gens n’ont de repère :
Ce gêneur de bon dieu menace notre for !
Parqués en….castes !
Tous les êtres humains sont donc parqués en castes !
Les bêtes, les méchants, les savants et les gueux,
Le propre juste béat et le pécheur fougueux :
L’église accepte tout, y compris les Jocastes !
Et les religieux, en croyant être chastes,
Soumettent l’assistance avec un mot rugueux,
Ah ! Ce fameux Péché qui demeure angoisseux,
Quelques pieux versets les font enthousiastes !
Vous aurez confondu votre enfer et le Ciel !
Mais où donc est passé le Salut éternel ?
Ça commence ici-bas, la fin de nos galères !
Or vous êtes pressés, par le fait du désir !
Soucieux du profit, de buts patibulaires :
Attendre ou bien sombrer ? C’est à vous de choisir !
La Beauté Suprême
Tout de suite ou plus tard ? C’est bien là le vrai thème !
Et chacun définit son propre immédiat,
Attendre une autre terre où poussera l’oyat ?
Le rationalisme est la Beauté Suprême !
Et son carcan si fin, attachant se veut même !
Le système fut mis afin qu’il ne broyat
Tous les egos contrits, jusqu’au galapiat :
Il faut bien accepter ce lien qui nous aime !
Et puis l’on s’habitue au terrestre parfum !
Impossible d’errer sans écraser quelqu’un,
Quand le propos commun nous choque et nous secoue !
Pourquoi donc réclamer d’après son vague fort ?
Face au mal-être indu, certains font bien la roue,
Sauf que nul ne sourit quand vient la belle mort !
Vivre ou bien….périr !
Devant le flux commun, le fragile chavire !
À force de sonder de troublants horizons,
On ne sait plus vraiment quel chemin nous allons :
Toujours mal dans ta peau ? Change alors de navire !
Au lieu de t’agripper à la trompeuse Vire,
D’être toujours déçu par quelques pâmoisons,
Quand chacun s’obnubile à dorer ses blasons,
Sors donc avec vigueur de ce charmant délire !
Choisissez simplement de vivre ou de périr,
Arrêtez désormais, en fait, de vous couvrir :
La solidarité, bien souvent, rend confuse !
Assumez la combine, elle est bien sans reflux !
Certes, toute magouille a sa science infuse,
Et quittez cet ancien, dont nul ne voudra plus !
Le Mal-Etre est si dense !
La jeunesse jouit d’un idéal immense !
Aux propos des parents, tu ne veux obéir,
Prendre le contrepied, en croyant bien agir ?
C’est bien la même chose ! Un nouveau mal commence !
Certes, tous ne vont pas vers la pleine démence !
Chacun a dans l’esprit qu’il ne faut s’asservir
À des soleils malsains que l’on doit infléchir,
Mais seulement voilà : le Mal-Etre est si dense !
Et l’insensible pente arrive par degrés,
Les espoirs éclatants se font décolorés :
La propre pyramide en un instant s’effondre !
Chacun décrète bon la praxis qui lui plait !
( Avec le monde autour, il faut bien correspondre ),
En apparence au moins : qui connait le Parfait ?
Oui ! Mais que ton corps !
« Je veux bien de ton corps, mais pas de ta grande âme ! »
Le garçon prédateur bien sûr ne le dit pas,
Comment le percevoir ? Les regards sont sympas !
Et l’homme veut agir, et la fille se pâme !
« Et ne me dites pas que l’amour est infâme !
Certes, le couple git quand il vient au trépas,
Mais le jeu sexuel est un très bon repas !
Et nous sommes meilleurs ! L’on ne verra le blâme ! »
L’amour bien romantique apparait le plus fort,
Mais qu’en est-il alors quand il arrive au port ?
Et rien n’est anodin, tout porte à conséquence !
Tu sais ! Bien des ados s’estiment libérés !
Les vieux, incompétents, en dehors de séquence,
Les parents idiots ou bien trop admirés !
On en vient au….gouffre !
Plutôt que supporter, l’on choisit les audaces !
Obéir à la Loi ? Chacun se fait majeur,
Mais sans se maitriser, te voilà ravageur !
Et pour le vain combat, il n’est pas que les Daces !
Etre soi, c’est très bien ! Cependant tu m’agaces !
Qu’il donc advenu du propos enjôleur
Qui triomphait jadis, par quelque mot piégeur ?
Après le fol amour, les aigreurs sont vivaces !
Dès maintenant le glas s’invite en ton beffroi,
La confusion frappe alors autour de soi :
Pris dans l’aveuglement, le Mal-Etre nous pique !
Malgré les mots hautains, le gouffre est devant nous !
Bardé de bon-vouloir, tu désirais l’Epique,
Mais par l’ego altier, on arrive à….genoux !
L’unique Débouché
Ce siècle vous fait peur ? C’est le Mal authentique !
Et la cause des maux : toute incrédulité
Que la praxis chérit, en son aridité,
Vous ne voulez bouger, voici la politique !
Et puis chacun procède au paraitre esthétique !
Remodelant le corps avec agilité,
Soucieux de garder, et pour l’éternité,
La notion du Beau qui se veut même éthique !
Étaler tout son charme, on le peut ici-bas !
Il suffit d’enlever sa culotte et ses bas,
Or ce tour séduisant, au grand jamais, ne sauve !
Après bien des ébats, au bout de quelques ans,
L’unique débouché : pourrir dans son alcôve !
En pissant sur autrui, comme des mécontents !
La fin de notre vie
La fin de notre vie apparait comme un antre !
Face à cet inconnu, le désarroi je sens,
Il est bien des concepts imparables, puissants,
Mais dont l’immense nef ne possède pas d’ancre !
Plutôt que d’aboutir, en fait, on reste cancre !
Devant le déshonneur, que bien sûr tu pressens,
Nul ne veut assumer les dangers menaçants
Qui mènent au déclin, à charmants renforts d’encre !
Bien sûr, l’on en peut plus ! Mais chacun est serein,
Dans le vécu commun, pas de piliers d’airain :
La peur nous envahit quand on se croyait ferme !
Qu’est-il donc advenu du vrai qui nous unit ?
Et la division ne présente de terme :
Pas question de fuir ce Mal que l’on bénit !
Et tu sais, je suis….belle !
« Et tu sais, je suis…. belle » ! Oui ! Mais demain cadavre !
Après la passion, survient quelque douleur,
Même dans son crottin, l’humain se fait railleur,
Quand le destin de l’autre apparemment le navre !
« Jouissons tout de suite ! Il n’est que ce seul havre !
Il m’aura violée avec son enfileur,
Et puis, je vous emmerde, au nom de la valeur,
Allez-vous faire foutre, avec votre salabre ! »
« J’accepte volontiers le regard importun,
Et j’aime les coups d’œil, qui sont pour moi parfum !
Jusqu’au bout de mes jours, et même encor mourante ! »
« Qu’importe le propos, je ne veux que jouir !
Mais bien plus que ton corps, je désire la rente »,
Et la droiture alors ? « Je crois m’évanouir ! ».
Je sais en qui j’ai cru !
Il parait que l’oiseux guérit des écrouelles !
Un verset décisif et l’on touche au Graal,
À défaut de savoir le courant général :
Il vaut mieux radoter dedans ses écuelles !
Pérenniser alors les craintes rituelles ?
Mais qu’avez-vous donc fait en menant le banal ?
Certes, il était dur d’abandonner Baal,
Vous vouliez bien du Christ, mais par les usuelles !
Qui d’entre vous admet : « Je sais en qui j’ai cru ! »
En voulant être saint, l’on se fait malotru,
Croire en Dieu ? C’est très bien ! Les démons font de même !
Un Christ désincarné, trop souvent vaporeux,
Aveugle et puis manchot, voilà le fait suprême,
Et dans l’illusion, nul n’est vraiment heureux !
Prolonger la Nuit
L’humain comportement demeure incorrigible !
Même dans le pétrin, on chérit son bordel :
« Oh ! Je suis vertueux, que dites-vous de tel ? »,
Au titre de béat te voilà éligible !
« Vois tous mes mots choisis ! Tout est intelligible !
En dehors des voisins, et bien je suis nickel,
Je déteste les gens, j’ai un petit teckel,
À tout coup médisant, rien de moins exigible ! »
Et chacun de glapir : « Ah ! Cet homme éclairé !
Éclairant nos chemins par quelque mot sacré »,
Comme un géant amer, gentiment tu te lèves !
L’Héritage consiste à prolonger la Nuit !
Tu soignes le prochain, en brandissant des glaives :
Il faut bien une écorce, autour d’un peu de bruit !
Je ne suis plus gamin !
Arrête d’accuser par le biais de tes songes !
Tout combat semble beau ! Souvent éblouissant !
Mais l’esprit qui se pâme, et pourtant fléchissant,
Ne peut bien sûr chasser ce mal où tu te plonges !
L’un a réponse à tout, mais tous se font éponges :
Le spectacle mondain parait bien angoissant,
Et le labeur du jour proprement harassant,
« Donnez-nous donc des sous ! Il nous faut des rallonges ! »
Tous les choix sont permis, mais rien n’est sans danger !
Et la fille obéit à un homme étranger :
L’on choisit l’évangile en désespoir de cause !
C’est comme ça ! Chacun suit son propre chemin,
« Et puis l’on verra bien ! Prenons ce qu’on propose ! »
Avec ou sans parents : « Je ne suis plus gamin ! ».
Je, Moi, Moi-même Je…
Chacun fait ce qu’il veut ! Choisis donc la déprime !
Dans son propre merdier, il faut bien resplendir,
S’énivrer de parfums qui vont jusqu’au nadir,
Avec, de temps en temps, quelque naufrage en prime !
« Mais je ne savais pas ! Je n’ai fait aucun crime !
Et puis j’aime le Bien, rien ne peut m’enlaidir,
Avec mon moi branlant, il me faut applaudir :
Nul besoin de conseils, le bon-vouloir m’anime ! »
Alors je dis ceci : tu vis le doigt dans l’œil !
Avec pour gouvernail, une dose d’orgueil :
Je, Moi, Moi-même Je….Quel ego ridicule !
Ôter ses propres clous ? Enlever ses carcans ?
L’illusion vous tient ! « Portons-nous vers Hercule ! »
Il faut bien recourir à de hideux volcans !
Les spectres grimaçants
Et bien ! Quand on sait plus, on recourt aux élites !
Le docteur, tous les chefs, et même le curé,
Tout confessionnal qui se veut révéré :
Le choix ? La psychiatrie ou bien les carmélites !
L’humaine convoitise apparait sans limites !
Et déjà, tout enfant se trouve accaparé
Par un bonheur furtif bien vite évaporé
Qui plus tard l’enchaine à d’innombrables mythes !
Certes, à la raison, on préfère l’ennui !
« Il fera beau demain ! », Mais on caille aujourd’hui !
On ne connait pas bien le marasme où nous sommes !
Et la peur aboutit aux spectres grimaçants !
Il fallait donc parler en tant que petits hommes,
Au lieu de vous gonfler par des mots impuissants !
Plus forts qu’eux ?
Malgré les coups du sort, l’on se veut optimiste !
Et le vrai de l’amour n’appartient qu’à nous deux,
Qu’importe l’errement, nous voilà plus forts qu’eux !
Dans mon corps, prisonnier, que le diable m’assiste !
Après s’être accomplis, le Mal-Etre persiste !
Et le Bon se dérobe à ton pied hasardeux,
Quand il ne revêt pas un facies hideux :
Le cœur n’y ait plus et ta joue est bien triste !
Même au bout du plaisir, je sais bien que tu mens !
La jouissance vraie ignore les romans,
Et pour la plénitude, on se sert d’apparences !
Il n’est pas, dans tes yeux, de durable lueur :
Femme ! La passion ne donne d’espérances !
Aurais-tu donc rêvé ? Pourquoi cette sueur ?
Le fusil sur la tempe !
Chacun veut avancer, sans posséder de lampe !
Dans un monde incertain où tout semble finir,
Avec pour seul recours le trompeur souvenir
De ces instants passés où le corps, en fait, rampe !
On a le droit bien sûr de choisir son estampe !
Mais surtout il s’agit de souvent s’abstenir
De prononcer le vrai que chacun doit bannir :
Le fusil collectif menace notre tempe !
Pour sauver l’innocent, l’on se fait meurtrier !
Contre sa propre angoisse, il est bon de crier,
Et la passivité devient haine profonde !
Certes, l’on veut jouir, à l’ombre de sa croix,
Qu’importe le gâchis à l’autre bout du monde !
En tant qu’êtres divins, tous les hommes sont rois !
Un désastre certain !
Nous sommes bien d’accord : il faut changer le monde !
À coups de molotov ? Loin du monde rieur ?
Tu ne penses qu’au mal ! En ton intérieur !
Mais le gouffre voulu relève de l’immonde !
Tu convoites beaucoup, mais la stupeur t’inonde !
Il faut assumer plus que le postérieur :
Je sais bien : Le désir est seul supérieur,
Et toute pulsion se veut alors profonde !
J’affirme cependant que l’on doit contenir
Ces états amoureux qu’il nous faut assainir !
Le sexe en permanence ? Il concourt à ta perte !
Que désirais-tu donc ? Un troublant baratin ?
Devant ce juste mot, tu sembles bien inerte !
Je t’évite pourtant un désastre certain !
Chrétien, avance !
Avance avec ton Dieu ! « Mais j’en ai pas la force ! »
Les chrétiens réticents seront tous piétinés,
Ils ne perdront leur âme en leurs vœux déclinés,
Mais seulement le corps, c’est là la seule entorse !
Pour briser ce destin, il est bien une amorce !
La Liberté Réelle, aux traits imaginés,
Ne correspond jamais à nos vécus innés :
Il faut passer par Christ pour sortir du Divorce !
Plutôt les charlatans, mais les mots sont voleurs !
Or seul l’unique Dieu nous sauve des malheurs,
Et il faut bien souvent se taper sur le ventre !
En désirant le frais, l’on change de tourment !
Nulle église n’opère avec Dieu pour seul centre,
Et notre âme captive expire lentement !
Suivez donc l’air du temps !
Dans l’antre personnel, souvent tu te recueilles !
Mais ainsi l’on vénère un idéal hideux :
Fantasme ou bien réel ? Dans les faits, tous les deux !
Pas de fruits évidents, simplement quelques feuilles !
Plus que faire le Bien, l’on tient aux portefeuilles !
Ce qui n’arrange pas le vécu cafardeux,
Et la quête du sexe impose…. l’hasardeux :
En cherchant le bonheur, bien souvent tu t’endeuilles !
Comme un esprit en peine, on suit la société !
Il est vrai que parfois, il regèle en été,
Et l’âme des enfants devient déjà grand-mère !
On vous propose tout ? Suivez donc l’air du temps !
« Pourtant adolescent, je siège en tant que maire »,
Légitime linceul des enfants de quinze ans !
Faire ce bien qui te creuse ?
« Comprends-moi ! J’ai seize ans et je suis amoureuse
D’un garçon qui me plait, et l’amour est si pur !
Le plus petit regard me projette en l’azur :
Il n’est pas de danger, quand on est langoureuse ! »
Suivre le tronc commun ? Faire un bien qui te creuse ?
Tu n’as pas eu le choix ! Ce propos semble dur ?
Mais qui peut résister quand on s’estime mûr ?
Personne ! J’en conviens ! Mais la vie est croqueuse !
Au début du cursus, rien ne part de travers !
Ainsi que nous l’apprend le poète en son vers :
Quoi de plus merveilleux que l’amour réciproque ?
Et tout semble parfait ! Vive la liberté :
J’ai plaisir à te voir quand le désir t’invoque,
Seulement tu n’as vu que le brillant côté !
Il nous faut réussir !
Les temps sont bien mauvais, sortons de nos retraites !
Ô ! Frères, le temps passe ! Il nous faut réussir
À joindre cet Ailleurs ! Quel que soit le sentir,
Les voies vers l’Immortel ne sont pas indiscrètes !
Il ne s’agit donc pas d’un mal paré de crêtes !
Mais d’un vrai changement dont on doit s’enrichir,
Avec son caractère, au moyen du plaisir :
L’ascèse proposée, au réel, tu ne traites !
Devant cet objectif au Passage inconnu,
Tu trembles, c’est normal ! Tout semble biscornu,
Et le rationnel apparait préférable !
Souvent la passion aboutit au tourment,
Et le diktat des yeux se fait indispensable,
« Quand même, on ne va pas agir tout autrement ? ».
Écouter ce que l’on dit !
Les jeunes ont raison : Vivre, et sans artifice !
Mais seulement voilà : le rire et puis les pleurs
L’insouciance paie et l’on se veut coureurs,
Sauf que seul l’Amour Vrai détient une armistice !
Dire que tout est mal, selon son aruspice,
Ce n’est pas mon propos ! Mais les temps sont voleurs !
Tu sais : les sentiments sont des accapareurs,
Et très souvent le bien nous porte préjudice !
Il n’est pas d’autre choix : écouter ce qu’on dit !
Voilà le seul moyen qui bien sûr ne grandit,
L’homme égaré déclare : il me faut cette femme !
On a cru faire juste, or aucun n’a gagné !
Il demeure un sanglot, tout au fond de notre âme :
Qui, sur ses pulsions, a t’il vraiment régné ?
Nul ne voit le Fond !
L’on convoite des yeux, mais la flamme est retorse !
Ne fais pas ce qui peut te conférer un mal !
Rejeter le fantasme apparait sidéral :
L’encadrer, c’est bien mieux ! Mais avec quelle force ?
Au triste règlement, on ajoute l’entorse !
Et qui peut affirmer qu’il n’est qu’un animal,
« Comment donc ? Moi, tricher ? Je suis l’être optimal !
Pris la main dans le sac, je bombe encor le torse ! »
Mais devant le chaos qui devient inouï,
Le propre bon-vouloir rejoint l’évanoui :
« Parfois je me repens et mon œil est humide ! »
Contre le mal diffus, on dresse le profond,
Et tout ego contrit bâtit sa pyramide,
Celle de répéter que nul ne voit le Fond !
On a piqué tes….os !
Je comprends ton dépit, tu voulais être neutre !
Tu sais : le monde est dur ! Son jugement est prompt !
L’écriteau de chacun n’apparait sur le front,
Et le propos trompeur vient bien souvent d’un pleutre !
Innocence ou déni ? Souvent, l’on se calfeutre
Dans quelque sentiment pour ne subir l’affront,
D’un possible refus que les autres tiendront,
Si nous avons choisi le doux confort du feutre !
Te voilà donc forcée à garder le Carcan,
Toute rébellion aboutit au cancan :
Comment faire autrement quand autrui nous bafoue !
Tu désirais le Pur, mais voilà le chaos !
Le copinage plait, puis par la suite cloue :
Sans bien t’en rendre compte, on a piqué tes os !
Assumez donc !
« Je ne sais où j’en suis ! Mais je demeure fière !
Mes copines aussi ! Puis je veille à demi,
Rien ne peut m’arriver ! Et nous rions parmi
Ces garçons paresseux visant mon derrière ! »
Malheureuse est-tu donc ! Nul n’a de barrière !
Et comment résister, face à ce bel ami
Qui commence toujours par un petit mimi ?
Puis ensuite, on ne peut se mettre en arrière !
Les filles, assumez ! Trop tard pour la raison !
Et qui peut infléchir cet absolu frisson ?
« Nos parents tant chéris ont aussi fait de même ! »
L’azur se fait écueil, les feux évanouis !
Après le bel amant, vient le connard suprême !
Aveugles vous étiez ! Les vœux sont enfouis !
Tous ont raison !
Le propre du Réel, c’est que tous croient bien faire !
L’improbable destin se résume à des jeux,
Il faut bien recourir à des mots orageux :
N’auriez-vous confondu le vivre et la colère ?
Le mal partout surgit, mais l’on est solidaire !
Jusqu’à un certain point ! Quel est l’avantageux ?
Son propre moi bien-sûr, qui se veut partageux,
Sauf que l’intention mène au cri suicidaire !
Plutôt que le travail, tous désirent le banc !
Les egos paresseux se voilent en turban,
Médias, dites tout ! Même le ridicule !
Le rire devient loi, et les temps infernaux !
Nul ne veut réfléchir, puisqu’on se croit Hercule :
D’ailleurs tous ont raison, c’est dans les bons journaux !
L’Orgueil de la vie
Vous avez confondu le Ciel et Samothrace !
Tu peux bien agiter ton cul dans ton bocal,
Pour l’Unique Salut, il n’est qu’un seul Local !
« Il faut bien que je laisse une quelconque trace ! »
Par de joyeux discours, l’on conforte sa crasse,
Ah ! Qu’ils sont bons ces gens aux rires de chacal !
Étalant leur vertu bien loin du cloacal :
« Bordel ! Je suis vainqueur de mon propre pancrace ! »
« De toutes les façons, un jour, j’oublierai tout !
En tant que petit dieu, je resterai debout » :
Fantasme ou bien Réel ? « Mais la Raison me couvre ! »
Nul ne peut échapper à son Moi souverain !
Face à l’atrocité, tu proposes ton Louvre,
Et l’Orgueil de la vie aboutit à l’airain !
Qui nous rendra la Dignité ?
Le mal-être triomphe et l’illusion règne !
L’apparente piété toujours ne mène à rien,
Sauf, et bien fréquemment, de finir vaurien :
Pour tous le bon-vouloir, à chacun sa châtaigne !
Devant l’adversité, le cœur de l’homme saigne !
Mais tous ont bien raison, plus l’épicurien !
Il n’est rien de meilleur que le sort terrien,
Et chaque désir fou, proprement nous imprègne !
Et l’on procède tous au bal, en vérité !
Qu’importe la douleur, quand reparait l’été,
L’on élève le Moi comme une icône sainte !
Mais qui peut redonner à chacun sa grandeur ?
Contre la calomnie, il n’est guère d’enceinte,
Et puis l’insouciance interdit la pudeur !
Au nom de qui ?
Vous avez le front court, et le propos immonde !
Vous le peuple nocif : résidents d’UMD,
De HP, SDF, on a jeté vos dés :
Seriez-vous donc ainsi les salopards du monde ?
Je ne le crois, amis, et pas une seconde :
Le Christ est mort d’abord pour tous les dégradés,
Les crasseux intégraux, les troublants possédés,
Certes dans des endroits où personne n’abonde !
Le prêtre et le pasteur sont dans les beaux quartiers,
Bien loin de tous ces gens, qui ne sont donc entiers,
Soigner les gentils, oui ! Mais pas ces dégueulasses !
Ce sont, pourtant, en fait, des êtres comme nous !
Nonobstant les regards, qui se font coriaces !
Au nom de qui, de quoi, sans fin les jugez-vous ?
On verra bien !
Les désirs malmenés se veulent bien célestes !
Tu parles sans arrêt, et tu ne sais pourquoi,
C’est tout-à-fait normal ! On veut piquer ton moi !
Parcourue en tous sens, agrippée à tes restes !
Tu rejettes l’amant aux propos bien funestes !
Pourtant tu l’aimes bien, même s’il n’a de foi,
Au grand nom de l’amour, souvent l’on reste coi,
« Je souffre volontiers quand ses mains se font prestes ! »
Honoré de Balzac parle d’illusion,
« Mais laissons ce grand homme, on est en fusion ! »
Et devant le corps nu, tous retirent leur âme !
« Il faut bien procéder, même dans la douleur !
Comment faire autrement, quand le sexe réclame ?
On verra bien après ! » : Les rires ou le pleur !
Accepter ses épreuves
Dans ce monde agité, le Mal se fait immense !
Tout le monde est d’accord : il faut ! Il faut ! Il faut !
C’est le dogme commun, quand le vrai fait défaut :
Le Jour devient fictif et la Nuit recommence !
Quand même on a le droit de choisir sa démence !
Celui qui ne le fait est l’absolu nigaud,
Et tous les inconnus sont dans le marigot !
« Nous on veut le pognon pour unique semence ! »
Parfois, l’on ouvre alors un œil démesuré,
Et le digne regard se trouve censuré :
Les cris intermittents se rejoignent en fleuves !
Se lèvent les rumeurs, on brandit le canon !
Il s’agit simplement d’accepter ses épreuves :
« Mais vous n’y pensez pas ! On aime dire : non ! ».
Alors….pleure !
Le voyage est trop dur ? ! Je le sais : alors pleure !
Ne redoute vraiment de soulager l’esprit !
Et la larme surpasse un idiot qui rit :
Cependant repens-toi ! Pour que le mieux demeure !
Ce mot ne te plait pas ? Reste donc dans ton beurre !
Le Christ n’est pas Socrate, et pour nous Il souffrit,
Au moyen de son corps, qu’un beau jour Il offrit :
Le bébé dans la crèche ou la Force Majeure ?
Ne dis rien ! Je comprends ! Et la tradition
Ne te l’a pas appris ! C’est pas ta gestion !
Tu as surtout connu les rires si….sévères !
Après le bonheur vient l’anéantissement !
Et sous l’insouciance, on cache des misères :
Seul le Christ abolit le dur ressentiment !
Mes lèvres impures
Sens le parfum sublime à mes lèvres impures !
C’est le sonnet final, ainsi que tu le vois :
Le Dieu paisible et doux, en colère parfois,
Comme un père attendri m’a gardé des souillures !
Sous des cieux incertains, nos voix n’ont de textures !
Voudrons-nous désormais, cheminer dans les bois ?,
De cette éternité que l’on touche des doigts ?
Contre le mal d’aimer, pas d’autres encablures !
Devant l’égarement, je pleure bien toujours :
Tombeaux de l’existence, absolvez mes amours !
Et me voilà banni de votre noble culte !
Oui ! Le drapeau humain nous amène au trépas !
Mais la gloire appartient à Celui qu’on insulte !
Hommes frères, le Mal ne guérit ici-bas !