Le bonheur suprême
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Me voici donc parti vers un bonheur suprême ;
Combien de grands malheurs ai-je dû surmonter
Pour parvenir enfin à l’heure d’accoster,
Sur ce rivage sûr où plus rien n’est extrême !
Profiter de la vie, absolu théorème !
Or sachons que le temps nous presse d’accepter
Des compromissions dans le but d’exister,
Et qu’il faut sans arrêt ajuster le barème !
Déjà les lieux connus se parent de sueurs,
Et le soleil blafard aux timides lueurs
Ne peut que s’obscurcir avant même d’éclore !
Mais l’on sent des instants où l’univers reluit,
Aussi faut-il chercher lorsque l’on voit encore
Les feux les plus lointains du ciel d’après la nuit !