Un soleil en prison
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Ne sens-tu pas déjà le parfum de la poudre ?
Les hommes auraient-ils perdu toute raison ?
Quand l’ombre des mortiers envahit l’horizon
Et qu’un dernier conflit déchire au lieu de coudre !
Depuis les temps anciens le ciel détient la foudre
Et l’homme en un tourment de l’arrière-saison
Ne peut plus infléchir l’ultime trahison
D’un peuple irrésolu que l’on ne doit absoudre !
Car il ne sert à rien de livrer l’occident
Au souffle ravageur d’un aquilon ardent,
Lors même que le Fils paraît dans la nuée !
Et qu’importe l’enfer peuplé de grands bourreaux,
Si l’aube en son adieu, par le mal obstruée,
Illumine le siècle à travers des barreaux !