Souvenirs
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Ô femme d’un instant ton souvenir me hante ;
En recherchant toujours le plaisir animal,
J’ai fini, semble-t-il, par déroger au mal
Qui ruisselle des yeux et dont le cours serpente !
Lorsqu’on aura quitté de ce corps vil la tente,
Nous irons, mon amie, en le lieu baptismal
Embaumer de senteurs notre flux lacrymal,
Afin de parvenir à la joie exaltante !
Cependant il ne faut oublier que le Ciel
Revêt dès à présent son aspect éternel,
Et qu’il fait déjà bon s’en aller dans l’espace !
C’est pourquoi l’on ira le ton calme, innocent,
Pareil aux serviteurs que jamais rien ne lasse,
Considérant la mort comme un bienfait puissant !