La beauté future
Voici que ma pensée accouche en la nature :
C’est le moment d’automne où l’on voit un sillon
Rejoindre le ciel noir avec son bataillon :
Semailles et labours, ô charnelle ouverture !
Nous irons tous aux champs, dans la beauté future.
La brise en nos habits produira ce haillon
Et les eaux d’ici-bas se feront tourbillon,
Larmes d’un monde clos que l’océan capture !
Surtout regarde bien le grand déclin des jours :
Il reviendra le vrai de la moisson d’amours,
Car déjà tes yeux purs ont vu l’herbe promise !
Si de la glèbe imberbe on fait des creux béants,
C’est pour que la semence y puisse être soumise.
Labeur intemporel qui nous grime en géants !
Trente novembre dix-neufO