Esprit
L’un dit : vois ce ciel bleu, lendemain d’avalanche !
Mais si tu veux mourir ou vivre pour toujours,
Alors décide-toi dès l’aurore des jours !
Et l’autre : qu’il fait noir par dessous l’aube blanche !
O l’océan de paix que le malheur épanche !
Lorsque l’on brave encor le ressac des amours,
Qui se change en vertu parmi tous ses atours :
La mort paraît prolixe et l’agonie étanche !
Et toi peuple disert aux rires si moqueurs,
Laisse donc ta superbe en criant : « Haut les cœurs ! »
Du berceau tant charmeur à la tombe entr’ouverte !
Car depuis bien longtemps les besoins ont changé,
Il ne suffit de pain pour l’âme bien couverte,
Mais de nourrir l’esprit par le temps ravagé !
Douze novembre dix-neufO