Je m'en vais ...
Vous ne me verrez plus, loin de l’idolâtrie :
Le temps a frissonné, voici que je m’en vais,
Mais la victoire est là, finis les jours mauvais,
Et ma dépouille ardente, elle s’en va meurtrie !
O le sort de Judas qu’un baiser expatrie !
D’un amour inouï je posais les brevets,
Quand les esprits du mal s’agitaient aux chevets,
De vos esprits rêveurs, près de l’âme flétrie !
Vois se lever déjà des cieux bien éclatants,
Qui renaissent encor comme un air de printemps,
La beauté dans l’azur, au meilleur des deux mondes !
Et l’on sent se durcir les aquilons dorés,
Pour toujours rugissant, s’immergeant dans les ondes,
Les continents en deuil à jamais dévorés !
Dix-sept décembre dix-huitO