Adieu
Adieu, mes chers parents, il faut que je m’en aille ;
Ta voix, ma bien-aimée en ce rêve si beau
M’éloigne chaque jour un peu plus du tombeau ;
Mère, je t’ai quittée, et pour une autre entraille !
Père, je l’ai choisie ainsi qu’une bataille,
Tous nos désirs brillaient en un puissant flambeau,
Ecartant par nos feux un bonheur en lambeau,
L’âme se réjouit quand tout le corps tressaille !
O les concepts impurs prononcés à mi-voix,
Les mots si superflus que l’on se dit parfois,
Alors que l’on s’endort sur de cinglants murmures !
D’autres vont passer là, la mort suit les amours,
Alors que ferons-nous quand les moissons sont mûres ?
Peut-être ne peut-on rire et chanter toujours ?
Vingt-quatre novembre dix-huitO