Qu'un migrant !
Je ne puis qu’immigrer, je n’ai pas une thune !
La guerre me chassa de mon endroit natal,
Et c’est la faim au corps qu’en un geste fatal,
Je traversais les mers en guise d’infortune !
O riche maladroit que le pauvre importune,
A toi qui restes coi dessus le piédestal,
Que procure l’aspect de vie occidental,
Pourquoi ne fais-tu pas cette épreuve opportune ?
Mais au port désiré j’arrivais bien trop tard :
Je recueillis du fils son tout dernier regard
Et son souffle si court, imprégnés de souffrance !
Et le voici donc mort, la camarde le prit,
Or ne serions nous plus dans ce pays de France,
Où le crime se fait, au profond de l’esprit !
Dix-neuf novembre dix-huitO