Gouffres
J’ai vu dessus la tombe un noble chrysanthème,
Ceint d’un ruban azur auréolé d’espoir,
Pareil à ces enfants qu’on embrasse le soir,
Conférant à la fleur un puissant anathème !
Dans le vrai de l’Amour aucun n’est fort en thème,
Et nulle potion qui nous extrait du noir
Ne peut guérir la plaie au jour du décevoir,
Mis à part on le dit le formel épithème !
Mais il me faut déjà terminer le récit,
Et refermer les yeux quand l’astre s’obscurcit,
Considérer le deuil où le mourant pullule !
O vois les affligés cherchant le ciel divin,
Manifestations d’un esprit en cellule,
Qui pleure aussi souvent qu’il avale de vin !
Neuf novembre dix- huitO