Roses et épines
Jamais je n’ai vécu la profondeur des choses,
Même aux jours de tendresse où l’on donne la main,
A l’être qu’on chérit, pour aller vers demain,
O ces instants de feu que l’on ne veut moroses !
Je ne suis qu’un amant mais de moi tu disposes,
Par cette signature au bas d’un parchemin,
Quand les époux d’un soir poursuivant leur chemin,
Joignent leur passion au rouge vif des roses !
Or que deviendrons-nous quand tu vas de travers ?
Empreinte de torpeur et méprisant le vers :
Devant ce châtiment je ferme la paupière !
Et les mots semblent forts, pareils à ce tombeau,
Reliquaire éternel sous un écran de pierre :
Du lit accoutumé l’on ne voit le flambeau !
Douze juillet dix-huitO