Guerres
Voici les soldats prêts pour l’ultime démence :
Dessous un ciel amer les armes sont en mains,
C’est une tyrannie à visages humains
Que le fusil engendre au mépris du silence !
Déjà le feu défie une frêle existence ;
Vois éclater l’obus et jusqu’aux lendemains,
Le canon sur la chair, après les baisemains,
Propage, encor fumant, l’immuable sentence !
Et des morts en sursis les gaz piquent les yeux,
Dernière expression d’un enfer si joyeux,
Où l’homme, en rang serré, descend tout comme un fauve !
Parmi les hommes preux, des drapeaux en linceuls :
O les esprits hagards que l’oraison ne sauve,
Unis dans le tourment, sous la mitraille seuls !
Neuf juillet dix-huitO