Brouillards
Mais nous étions si las en ce matin d’automne :
Les portes de la mort prévalaient contre nous,
Quand l’aile bruissait d’un battement si doux,
Murmure d’agonie en l’atmosphère atone !
On voyait sur les flots cet azur qui détone,
Animés de l’ardeur où nous querellons tous,
Cherchant de l’un à l’autre un bonheur à genoux,
A travers le désir vibrant et monotone !
Si tu veux vivre heureux ne te mêle d’amour,
Comme un nuage gris qui n’aurait de contour,
Préférant le brouillard au tourment du naufrage !
Par un geste d’enfant j’ai pu convoquer Dieu ;
O ces moments de paix que l’amertume ombrage,
Lorsque la tombe enfin nous adjoint le seul Lieu !
Vingt-six juin dix-huitO