L'armure
Au lever j’aperçus le Fils dans les nuées,
Mais les gouttes de pluie à mes yeux grands ouverts,
Faisaient comme un rideau contre des cieux bien verts,
Les colonnes d’azur paraissant obstruées !
O sentir du destin les voix atténuées :
J’entendis : « Viens par là ! » c’était l’autre univers !
Matelot souviens-toi des intraitables mers,
Quand les lunes de miel s’en vont exténuées !
Pareil à des enfants vêtus d’habits d’airain,
Vois déjà s’avancer le peuple souverain,
Qui n’a pour seul défaut que de vouloir paraître !
J’ai dérivé longtemps par des vents inconnus ;
Le rêve nous conduit et le mal nous pénètre :
Sous l’armure idéelle on sent les esprits nus !
Vingt-cinq juin dix-huitO