Le visage du Maître
J’aperçois dans le ciel le visage du Maître :
Ses yeux sont si profonds que j’y vois mon péché,
Pas le discours bigot mais le mot recherché,
Eloigné s’il se peut du besoin de paraître !
O le propos trompeur de l’apostat, du reître !
Quand le peuple salue un prophète attaché,
A son propre intérêt, sur sa cause penché,
Défi de tous les temps qui se passe de prêtre !
Au dessus de mon lit je n’ai mis ton portrait,
Et cependant je crois au Seigneur qui pleurait,
Comme saisi d’effroi car dans les bras d’un autre !
Mais on le sent pressé sur une croix, debout,
Cependant que l’impie en la bourbe se vautre,
Au milieu d’un tourment qui veut transcender tout !
Douze mai dix-huitO