Les pleurs de Marie
J’aurais voulu comprendre un étrange calvaire,
Où l’Etre interrompu se répand en secrets,
Sur l’homme né d’Adam, prisonnier de ses rets,
Engeance que le mal dans les larmes révère !
O Poète éternel, Te voici donc trouvère,
Quand le centurion suit Ton rictus de près,
Au jour où Tes enfants se révèlent, discrets,
Lorsque la croix se dresse, absolue et sévère !
Et le supplice vieux, où Ton corps est meurtri,
Opère avec ardeur une sorte de tri,
A l’heure où le tourment fait son œuvre en silence !
De l’agonie hideuse un regard, des rumeurs,
Alors que le trépas passe pour défaillance :
Vois les pleurs de Marie au moment où Tu meurs !
Vingt-trois mars dix-huitO