Né pour écrire
Le prophète m’a dit : « es-tu né pour écrire ?
Mais si tu veux l’honneur et l’immortalité,
Comme ces flots amers qu’on adore en été,
Il te faut émouvoir d’un magistral sourire !
En accouchant de mots que nul ne peut proscrire,
Quand le verbe si dur se dérobe, indompté,
Au sanglot qu’on retient, plein de férocité,
Mouvement si profond, inapte à circonscrire ! »
Si tu crois au silence en guise de frisson,
Alors éteins le feu du bruyant horizon,
Et l’aube frémissante adviendra, surhumaine !
Vêtus d’habits de guerre, armés de grands flambeaux,
Vois tes frères de sang s’avancer dans la plaine,
Puis agiter leur glaive aux portes des tombeaux !
Quatorze mars dix-huitO