Que dire ?
Que dire mon amour au jour de la détresse ?
Quand les mots si serrés en cruels bataillons,
Dans les cris et les pleurs sont voués aux baillons :
Au paradis du vivre il n’est plus que tristesse !
L’aube se change en nuit et le ciel nous oppresse ;
Finirons-nous le temps revêtus de haillons ?
Comme la glèbe imberbe accouchant de sillons,
Au-dessus des brouillards le firmament se dresse !
O le propos muet que le vent souleva,
Dessous le ciel désert l’archange me dit : va !
Rescapé du chaos, de l’ardente fournaise !
L’écluse de nos yeux se referme à demi,
Lorsqu’un feu sibyllin laisse place à la braise :
Aurais-tu rêvé, donc, avant d’être endormi ?
Dix-neuf décembre dix-septO