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Toi-même
 

O ces jours indécis où ton discours est triste :
J’ai vu tous les sauveurs prosternés sur le seuil
De ton entendement, comme au vent le cerfeuil,
Douterais-tu parfois que le naufrage existe ?
 

Flanqué d’un faux témoin pour seul panégyriste,
Tu marches sur les eaux d’un impossible orgueil,
Déchaînement d’un jour où l’autre se fait deuil,
Adressant à la plèbe un discours égoïste !
 

Te voilà bien souffrant d’un intense idéal,
Qui certes te domine et qui te met à mal,
Mais pourquoi t’entêter à vouloir le prodige ?
 

Alors qu’il serait bon de quitter le parfait,
Toi qui fais de toi-même une idole, te dis-je,
Tu parcours l’étendue, encore insatisfait !
 


                                 Seize décembre dix-septO
Hallelujah