Néant
Le temps félon s’écoule et j’ai vu dans un rêve
L’orient éternel défier l’occident,
Comme cette sirène au vacarme strident,
Qui hurle sous les cieux sans connaître de trêve !
D’improbables héros dont l’existence est brève,
S’embrasent au lointain comme un buisson ardent,
Enfants d’un seul destin ou nés par accident,
Quand des fourreaux sanglants l’on sort bientôt le glaive !
N’asservissez le peuple, il vous le rendra bien !
En ces temps de révolte où l’on ne dit : « combien ? »
Et dont le chant s’élève en accents formidables !
O le flot tant amer ridé d’un creux béant,
Déchirant l’indigo par des flux insondables,
Quand les vaisseaux perdus succombent au néant !
Trois novembre dix-septO