Moisson d’amours
Voici que mon esprit s’en va par la nature.
Nous sommes en automne et l’on voit un sillon
Rejoindre le couchant avec son bataillon :
Semailles et labours, ô charnelle ouverture !
Nous irons tous aux champs, dans la beauté future.
La brise en nos habits deviendra l’aquilon
Et les eaux du torrent se feront tourbillon,
Larmes d’éternité qu’un océan capture !
Surtout regarde bien le grand déclin des jours :
Il reviendra le temps de la moisson d’amours,
Car déjà tes yeux purs ont vu l’herbe promise !
Si de la glèbe imberbe on fait des creux béants,
C’est pour que la semence y puisse être soumise.
Labeur intemporel qui nous grime en géants !
Dix août dix-septO