Immortalité
Dans tes yeux si profonds j’ai senti quelque chose,
Amie, au temps d’hiver n’entends-tu pas le vent,
Disperser dans l’azur le propos émouvant ?
Le discours de la fleur, le babil de la rose !
Considère l’amour en sa beauté morose,
Comme une ombre qui dit : « ah ! C’était mieux avant ! »
Quand le jour assassin la réduit au néant,
Formidable ressac du baiser qu’on propose !
Ne vois-tu sous les cieux l’intraitable destin,
Ephémère faisceau d’un éclat bien lointain,
Se figer instamment, solitude muette !
Dans le chaos furtif sens l’immortalité,
Lorsque déjà s’en va le tourment du poète,
Car le chant du sonnet clame la vérité !
Cinq janvier dix-septO