L'être suffisant
Notre patrie à nous, poète, est dans la Vie,
A l’endroit du souffrir, au milieu de l’espoir,
Quand le temps se revêt d’un vêtement si noir,
Mais du plaisir commun il faut trouver l’envie !
Entends le ciel rieur, sens l’aube inassouvie,
Où le désir féconde un appel vers le soir,
Lorsque du seul destin on ouvre le tiroir,
Pieuse intention qu’un mal-être dévie !
Pour l’être suffisant il n’est pas d’avenir,
Sauf peut-être celui d’un naufrage à bannir :
Impétueux chaos de l’enfer où nous sommes !
Voici le corps rompu dans l’ombre du tombeau,
Sacrifice vivant qui confond tous les hommes :
Jamais je n’ai rêvé d’un dénouement si beau !
Dix-huit septembre seizeO