Le génie du poète
Et le poète vient, pour un peuple l’Histoire,
Donc ceins-toi de génie à l’heure du commun,
Quand le vent magnifique accouche d’un embrun,
Dans un erg glacial, sous une lune noire !
Entends pleurer la femme en la rigueur du croire,
Où l’on voit un sauveur infirmer le tribun ;
Je demande son nom, mais l’un me dit : « aucun ! »
Et cet autre murmure : « il est seul à ne boire ! »
Penseur fixe les yeux sur le bord éternel !
Ce lieu de tous les temps où plus rien n’est charnel,
Le chaos transcendé d’un regard si sublime !
Du vers ensorceleur l’effroyable tourment,
Lorsqu’on parfait sans fin le chant pur de la rime,
Effluve d’au-delà que le Ciel ne dément !
Vingt-trois août seizeO