Linceul
(treize novembre)
Alors que sur Horeb se pose la rosée,
L’humanité renaît en des gris éclatants,
Frères, reverrons-nous le sacre du printemps ?
A braver l’univers, l’âme semble épuisée !
Des espoirs d’ici-bas, ressens-tu la nausée ?
Concise en ces esprits menaçant nos instants,
Emplis d’un zèle amer, sombres Léviathans,
O le sort sibyllin du vrai prophète Osée !
Et les cris et le sang aux portiques d’airain,
Peuples de ces pays où l’on vivait serein :
D’un souffle passager, j’ai perçu la détresse !
Au plus fort de nos nuits, toi qui parles tout bas,
Quand un désir de feu nous malmène et nous presse,
Vois ce linceul ardent recouvrant nos ébats !
Vingt décembre quinzeO