Le temps du Salut
L’Amour, ce sentiment qu’il faut sans cesse apprendre,
Je le vois dans tes yeux au meilleur des saisons
Quand le discours des jours se mue en oraisons
O ce chant de l’instant que nul ne sait reprendre !
Des horizons rougis, j’ai remué la cendre
Et le vent frémissant comme flamme aux tisons
Souffle sur mon visage, indicibles frissons :
Voici venir ce dieu que l’on appelle Evandre !
Que tremble le destin car au mont Golgotha,
Sur des morceaux de bois que le Pouvoir jeta
Les corps suppliciés se défont en silence !
O le temps du Salut, admirable et profond !
Jusqu’au tombeau muet, quand Christ se fait immense :
La voix des nations jamais ne Le confond !