Le bouquet
Demain, au petit jour, j’irai fleurir ta tombe
Je crois que tu verras mon geste maladroit
Sachant que ce désir provient d’un esprit droit
Mais je crains, ô je crains que mon bouquet ne tombe !
Pendant le temps humain nous vivions d’un baiser
Quand notre corps tremblé psalmodiait « je t’aime ! »
Ce cri de tous les temps où rien n’est vraiment même
Et le flot de nos coeurs désormais apaisé !
Demain, au petit jour, je gagnerai Saint-Pierre
Sa place colorée et son clocher joli
Contre le marbre dur un bouquet si bien mis
Qu’il me faudra lutter pour survivre à la pierre !
Pendant l’éternité nous vivrons ébahis
De nos destins conjoints. Tu souris ? Que je meure !
Il fait si beau là-haut que j’ai oublié l’heure
Tous les deux nous serons à jamais réunis !