Sacrifice
Je ne sais plus en qui j’ai mis mon espérance,
Est-ce en le Seigneur Dieu, plus qu’en l’homme pécheur ?
Qui revêt forme humaine et l’habit d’un prêcheur,
Mêlant les pleurs aux chants, singulière allégeance !
Du Fils crucifié les cris de déshérence,
Quand le soldat cruel se révèle cracheur,
Et le pharisien un vil dogmatiseur :
O le sang qui jaillit sans nulle déférence !
Au sortir du supplice un tombeau bien obscur,
Aussi noir qu’un soleil, sévère comme un mur :
Dans le corps du martyr le salut étincelle !
Combien le don de soi se montre si charmant ;
Voici venir le Christ invisible et fidèle,
Eclaboussant d’espoir l’intime diamant !
Deux juillet dix-huitO