Condition féminine
La femme que l’on perd, cet être qu’on délaisse,
Peut-elle décider ou bien se ressaisir
Quand ses yeux embrumés ne trouvent plus plaisir ?
Et faut-il qu’elle soit soumise à quelque laisse ?
Le discours malheureux en plusieurs mots la blesse
Mais alors croyons-la lorsqu’elle dit choisir
Entre rires et sang d’après son seul désir !
C’est pour chacun de nous un grand trait de souplesse !
Et doit-on mépriser la servante aux affronts ?
Amour abandonné qui déclare : «souffrons !»
Dans ce désert immense où l’âme se recueille.
Sur sa joue effarée émerge un dernier pleur
Songes et vrai liés comme l’ombre à la feuille
Princesse incantatoire au destin de douleur.